ZEROSECONDE.COM: septembre 2008 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Unissions nos voix

Unissonsnosvoix.ca est la toute dernière salve des artistes contre le gouvernement central de droite qui a dérouté, cet été, des fonds destinés à la culture vers d'autres secteurs stratégiques comme le sport.

L'annonce des coupures a été faite au coeur de l'été, dans l'angle mort annuel des médias traditionnels, par le gouvernement Harper et vise les artistes que l'on voit dans les "galas fastueux".

Ça et donner un coup de pied dans une ruche de guêpes, c'est la même chose.

Le site propose aux internautes "un éventail de paroles citoyennes prononcées à visage découvert". Avec un point commun : "la volonté que le gouvernement Harper ne reprenne pas le pouvoir le 14 octobre 2008".

Cette fois-ci, c'est signé. Il n'y a pas de doute, Michel ;-)

Unissons nos voix (sur Youtube)


Fait à noter, et je crois que l'on va bien s'amuser, cette "campagne" n'a été payée par aucun parti. On verra bien ce que fera le Directeur des élections, car tout message politique est réglementé.

Cette loi, conçue à une époque où l'abus d'influence des riches industriels devenaient honteusement indécent avec leurs « dons partisans », pourrait se retourner brusquement, peut-être, qui sait, pour devenir une arme à museler les citoyens qui tentent de parler au-delà des limites "top-down" permises...

On teste ici les limites de l'expression publique sur les nouveaux canaux libres...

Autres salves des artistes : Kultur Harper, Culture en péril.

Élection 2.0

"Campagnes electorales v. 2.0: quel est le modèle idéal ?" C'est la question du mois qui est posée pour le YulBiz de ce soir. Vous pouvez y répondre en ligne dès maintenant. On annonce en plus la visite de Vincent Battaglia, l’initiateur du Yulbiz Bruxelles!

Je ne sais pas pour vous, mais je constate que les politiciens ont tout de même intégré de façon un peu plus cohérente leur campagne en ligne. Rien de comparable avec l'empire au sud de la frontière, mais à la mesure des enjeux d'ici.

Mais les électeurs, eux? Profite-t-il d'Internet à leur façon?

À l'initiative des médias traditionnels d'offrir une tribune aux citoyens ( forumdeschefs.com, pour "poser directement les questions aux chefs" en vue du débat des chefs) - qui reste, avouons-le bien inoffensive, il y a des sites plus, disons, cyniques, permettant de "voter stratégiquement"...

Vote 2.0
Des élections à un tour a ça de pourri quand il existe plusieurs partis, c'est qu'il est possible de gagner avec une minorité de votes quand l'opposition est divisée.

Des élections à deux tours n'offrent pas une solution imparable, d'ailleurs, on se rappelle un certain pays civilisé, autrefois socialiste dans ses beaux jours, qui s'est retrouvé au deuxième tour à choisir entre un candidat de droite et un candidat... d'extrême droite. Dur réveil.

On vote stratégique quand on ne vote pas pour le candidat chéri, mais bien contre le candidat honni afin qu'il ne gagne surtout pas.

C'est ce qu'offre VoterPourLEnvironnement.org qui permet de s'assurer que pour chaque endroit, vous sachiez pour qui voter afin d'éviter une catastrophe humanitaire...
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Culture en péril - les mystérieux commentaires manquants

Trois quarts de million, tel est le nombre de visionnements du vidéo viral Culture en péril dont je suis à la trace depuis 1 semaine. Mais pourquoi les commentaires n'ont pas suivi la même courbe? Étrange...

En cumulant tous les vidéos sur Youtube (et seulement sur cette plateforme), c'est plus de 750 000 téléchargements qu'il y a eu en 7 jours. Vous trouverez les chiffres ici.

Statistiques
Yves Williams m'a transmis les graphiques suivants Merci! Yves suit aussi ce dossier et tout ce qui a rapport au viral internet durant les élections du gouvernement central.

Cumul de tous les visionnements (première semaine)
Culture en péril -cumul 1 semaine
On remarque que le viral commence à ralentir dans sa croissance effrénée depuis quelques jours

Évolution des visionnements par jour (première semaine)
Culture en péril -Evolution 1 semaine
On remarque que le gros des visiteurs l'a téléchargé le vendredi avec un petit regain mercredi. Dans les deux cas, ça correspond à une exposition à l'avant-plan dans les médias traditionnels.

Évolutions de commentaires par jours (première semaine)
Culture en péril -Evolution commentaires 1 semaine
On remarque que les commentaires ne suivent pas les rebonds de visionnements

Et alors?
C'est en comparant les deux graphiques que l'on est saisi par la question: pourquoi effectivement les commentaires ne suivent-ils pas la même courbe que les visionnements?

On pourrait s'attendre à ce que le taux de gens qui "commentent" une vidéo reste égal (disons 1%) qu'importe le moment où il le visionne (au début ou à la fin de la courbe), selon l'hypothèse que la réception du vidéo est indépendante de la volonté de commenter ou non. Dans ce cas, on devrait trouver que les deux courbes se calquent.

Viral en péril
Mais ce n'est pas le cas, et je ne vois que ces trois possibilités:

Hypothèse 1: les visionnements tardifs sont le fait de personnes qui ont déjà vu la vidéo. Ce sont donc des (re)visonnement qui ne comptent pas dans la courbe de visionnement. On pourrait en conclure que c'est un écho et que les personnes qui avaient à commenter l'ont déjà fait. De plus, la hausse de mercredi peut être le fait du lancement de la version longue.

Hypothèse 2: les tardifs sont moins enclins à commenter. Donc le taux serait variable dans le temps. Les plus rapides seraient plus bavards. Il y aurait corrélation entre commentateurs et relais du viral. On peut penser que les plus rapides sont plus habiles dans la communication internet que les tardifs qui sont peut-être plus "consommateurs" que "commentateurs". De plus, il y a toujours une prime à l'ego à écrire parmi les premiers. Les tardifs se disent peut-être bof, tout a été dit...

Hypothèse 3: une horde de veilleurs commentent les vidéos dans l'espoir d'orienter les réflexions. Ce que l'on pourrait appeler l'astroturfing. L'astroturfing cherche délibérément à forger l'impression qu'il s'agit d'un mouvement populaire spontané. À l'affût de ce qui se dit dans les médias et le web, ils se rendent sur les "lieux" pour "partager" leur voix.

In coda venenum
Cette dernière hypothèse est délicate et sensible. Cherchons à nuancer. Une stratégie d'astroturfing est plus vicieuse qu'un viral en bonne et due forme. On prête moins attention à un message "officiel" et "signé"(surtout provenant du parti adverse) et plus de valeur à l’écho populaire, "source de sagesse du sens commun" et "anonyme" et "sans parti pris"

D'où le fait qu'une stratégie d'astrotufing peut influencer davantage de gens.

Premièrement, cette hypothèse demande que l'équipe d'astroturfeurs d'un ou des parti(s), ou plutôt le cluster d'astroturfeurs, soit assez gros et très agile dans ses communications pour agir rapidement. On pourrait penser que le nombre, ici, est trop élevé pour être crédible. Peut-être.

Mais justement, si on imagine ce cluster composé de sympathisants en ligne, ce nombre peut rapidement devenir élevé. Ce cluster n'a pas à être engagé ou requit de passer un message en particulier: un cluster composé d'électrons libres partageant sensiblement la même idéologie peut rester en essaim et provoquer beaucoup plus de dégâts que si chacun était isolé.

Cela demande un minimum de logistique et pratiquement rien de plus qu'une adhérence des membres à se suivre, comme une nième plaie d'Égypte.

Quel serait l'avantage de l'astroturfing?
Outre l'absence de trace de collusion (les communications sont libres entre les membres d'un parti -- il ne s'agit que de le mettre en branle au début des élections), on peut y voir deux choses:

A) Communiquer tôt dans un événement viral permet peut-être d'influencer les "précoces" dans leurs interprétations de la vidéo ou du message. Ces "précoces" sont des plus grands influenceurs car étant au début d'une pyramide de communication dans leur réseau social ils peuvent transmettre à un plus grand nombre leur message.

B) Mais aussi, communiquer tôt permet quelque chose de plus: éviter la polarisation du débat dans un sens ou dans l'autre: il vous est sûrement arrivé d'être dans un forum comme un chien dans un jeu de quilles où vos commentaires sont totalement à l'encontre des idées diffusées. Ici, en permettant un certain équilibrage des voix, ils autorisent "les gens ordinaires" à donner leur voix aussi, sans sentir a priori à côté de la plaque : d’autres partagent leurs opinions.

Dans ces deuxième cas, l'astroturfing permet un certain retour du grassroot en empêchant le débat de s'enliser dès le départ et permet de confronter les opinions.

La quadrature du viral
L'hypothèse de l'astroturfing n'est pas à être rejetée. Mais elle serait dure à démontrer (Gilles Dauphin a montré que les commentaires se répartissaient relativement également des deux côté --avec une nette animosité du côté des pro-coupure dans la culture).

La solution réside à vérifier l'origine de chaque commentaire et savoir si les personnes qui parlent le font en leur nom et si leur présence sur le web est ad hoc (astroturfing) ou établie depuis un certain temps (grassroot).

Pour ça je passe la main à d'autres...

MàJ : Michel Dumais m'a transmis cette belle pensée/ulr: "Derrière la techno, cherchez l'humain! " ;-)
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MàJ: autres de mes billets sur le sujet
Analyse du phénomène
Billet original

Impact d'internet dans la vie courante : 3 exemples

L'impact d'internet dans la vie courante se fait de plus en plus visible. Trois articles à lire.

La chaîne américaine NBC peut mettre France 24 sur la paille
(Augustin Scalbert, Rue89) NBC pourraient réclamer « de quelques dizaines à quelques centaines de millions d’euros » à France 24. NBC a différé la diffusion de la finale du 100 mètres olympique, France24 la mise sur Youtube (avec qui elle avait une entente). Préjudice! Don't fuck with Mister net. Quand les droits régionaux rentrent en collision avec un espace sans région.

Ma colistière est naked sur Google
(Vincent, BienBienBien.net) Un Photoshop naked contest de Palin a été lancé pour alimenter Google de quelques photos qui troubleront les moins bien informés à la recherche de photos croustillantes. Quand le net triche les apprentis Drudge Report à la recherche d'un squelette dans la placard sans se lever le popotin de sa chaise.

Interfaces : comprendre ce qu’est le contexte
(Hubert Guillaud, InternetActu) "On ne déambule plus dans les rues dangereuses, car elles n’apparaissent même plus sur nos cartes électroniques ; on ne mange plus dans le restaurant qui clignote en rouge dans notre carnet d’adresses électroniques parce qu’il a reçu trop de visites des services sanitaires, etc. Oui, l’informatique omniprésente rend ce qui était obscur ou caché plus transparent". Quand le réseau devient "ambiant", les choses s'animent.

Culture en péril - analyse du phénomène

"Culture en péril" est devenu le premier grand phénomène viral au Québec depuis les têtes à claques. Elle est aussi la première pièce virale francophone des élections en cours.

Culture en périlAux auditeurs qui arrivent de la radio de Radio-Canada, bienvenue.

Vous trouverez dans ce billet des informations supplémentaires suite à l'interview que j'ai donné en fin d'après-midi sur ce sujet. Vous trouverez aussi certains autres billets sur le thème des
vidéos virales ici. Les plus curieux se régaleront avec le menu de mes meilleurs billets ici.

[Note de mercredi soir: je vais mettre à jour le billet pendant encore plusieurs jours, en particulier les statistiques]

Historique
Posté jeudi dernier en fin de journée sur Youtube, le nombre de visionnements a explosé entre vendredi et samedi et la vidéo se retrouve, au moment d'écrire ces lignes, en septième position sur Viral Video Chart.

On peut sentir un ralentissement dans la vitesse de propagation, car il est peu probable que l'accélération se maintienne toute la semaine. L'écho dans les médias traditionnels cette fin de semaine et aujourd'hui a sûrement fait le plein et la vidéo devrait suivre une courbe croissante beaucoup moins prononcée que dans les prochains jours.

La vidéo
Un jury conservateur, parlant un français approximatif et à la culture étroite, s'emmêle dans les explications d'un chansonnier venu demander des subventions gouvernementales, croyant comprendre «fuck» [un juron grossier] lorsque celui-ci chante La complainte du phoque en Alaska ou "tits" [mamelon] pour p'tite. La scène se termine par le rejet du candidat supposément parce qu'il ne représente pas assez la "culture du pays".

Les auteurs du vidéos, outre les 3 acteurs connus, ne sont pas identifiés. Une version de 8 minutes circulerait circule et sera vraisemblement a été présenté à un événement d'artistes demain selon une information obtenue par Paul Cauchon du Devoir.[mise à jour mercredi24 sept. 2008]

[mise à jour mercredi24 sept. 2008] La version longue possède quelques gags supplémentaires, mais le propos s'éternise et la version courte a fait une très bonne job de synthèse qui rend moins punché la version longue.

Stats
[Note: dernière mise à jour des stats vendredi 25 sept 2008 11h40]
La progression ressemble à peu près à ceci (les chiffres varient d'heure en heure, donc j'arrondis)
vc= version courte originale seulement
vl=version longue originale seulement
vd= cumulés --tous duplicata confondu
Jeudi (soir) 3000 [vc]
vendredi (matin) 6000 [vc]
Samedi (matin) 120000 [vc]
Dimanche (soir) 240000 [vc]
Lundi (soir) 375000 [vc]
Mardi (soir) 400000 [vc] ; 520000 [vd]
Mercredi (matin) 422000 [vc]; 1000 [vl]; 625000 [vd]
Mercredi (soir) 442000 [vc] 10000 [vl]; 690000 [vd] *
Jeudi (pm) 460000 [vc]] 19000 [vl]; 709000 [vd]
Jeudi (pm) 475000 [vc]] 29000 [vl]; 760000 [vd]

Réactions
Les réactions ont été très diverses. Tous l'ont trouvé très drôle, mais les critiques négatives tournaient autour de ces thèmes:

-1) Stratégiquement mauvais pour l'image des artistes (Chantal Hébert)
-2) Mauvais usage de la caricature des Anglos (Pierre Cayouette)
-3) Absence de signature au vidéo (Michel Dumais)

Ces personnes ne sont pas nés de la dernière pluie. Mais sans rien enlever à ces grandes plumes, il serait temps de dire comme Freud : «Quelquefois un cigare est un cigare.» Ne tentons pas trop d’extrapoler. Leurs questionnements ne manquent pas de fondement, mais, hé, parfois un sketch comique est un sketch comique.

(On dirait qu'on interdit à quiconque d'ouvrir sa trappe si ce n'est pas pour sortir soit un chef-d'oeuvre universel à la Stanley Kubrick, soit une stratégie immortelle à la Sun Tzu ou Machiavel.)

Je pense, comme Michael Geist, que ce vidéo offre une façon très efficace de relancer le financement de la culture comme enjeu des élections ("provides a far more effective way to make cultural funding an election issue." ). C'est déjà commencé, avec Daniel Lessard à Radio-Canada.

Quant à l'humour kafkaïen d'un chansonnier francophone au pays des red necks, elle est bien plus une satire de la schizophrénie culturelle d'un pays surdimensionné et sous-peuplé avec deux langues dites officielles que la ridiculisation d'une classe de citoyen comme on l'a vu de façon plus cru dans le passé avec I am NOT canadian (qui est hilarant quand même).

Mécanisme
La vidéo possède les caractéristiques d'un bon viral: aucun push de départ, que du pull organique.

Comme je l'ai déjà dit: un viral fonctionne d'autant mieux quand il correspond aux attentes du terrain où il se diffuse: rien de tel qu'un bon terrain fertile pour prospérer.

Un viral possède un terreau fertile avec le web, mais il aspire toujours à trouver un vecteur de propagation plus efficace et ce sont les médias traditionnels.

Les journalistes étant sur le pied de guerre à cause de sélections, c'est effectivement un bon temps pour espérer traverser la rampe et passer sur les ondes ou dans les pages des quotidiens.

En général, contrairement à ce que l'on pourrait penser, un viral peut profiter d'un grand évènement "dans la vraie vie".

Par exemple, le super bowl ou la coupe du monde (ou tout événement qui occupe l'attention du public), sur certains index, palmarès, et autres listes de destinations à la ZeitGeist, apparaître à côté d'un lien populaire peut permettre, par osmose, une visibilité accrue dans les médias ou pour le public.

Mais en général, être proche de la sensibilité des journalistes aide beaucoup.

Parasitage
Comme pour tout phénomène viral, vous verrez les parasites vouloir profiter de la notoriété du mot clé "culture en péril". Juste sur Youtube, toutes les "vidéo réponses" sont du spams (sauf un) et plusieurs autres vidéos ont depuis hier le même titre pour capturer votre attention (voir le Bloc Québécois, ou ceux du grand public qui promeuvent des arguments à 2 sous MAJ la vidéo a été retirée).

On voit aussi des duplications qui commencent à se propager (comme la version sous-titrée anglaise), le clip étant repris à gauche et à droite. Il devient difficile d'avoir un chiffre net et clair.

À observer
Le nombre de 375000 n'est pas nécessairement impressionnant, sur une population de 7 millions, même si ce n'est plus négligeable --mais ce n'est pas un raz de marée*.

* [mise à jour mercredi soir 24 sept 21h00] je me demande si je n'ai pas sous-estimé la vague --c'est peut-être un raz de marée. En mesurant sur une journée complète on voit que la vidéo a pris près de 70000 visionnements de plus. Mais il faut dire que les médias en ont encore remis ce matin suite à la rencontre des artistes à ce propos hier soir. S'il fait 1M d'ici jeudi soir, c'est effectivement impressionnant. [mise à jour jeudi pm: 3/4M seulement.]

Et comme les médias ont dépensé toutes leurs munitions sur ce sujet (il est peu probable qu'ils en reparlent par la suite), nous sommes devant un cas de lancement d'une vidéo qui est sur sa lancé sans espérance d'être aidé de nouveau: alors, on pourra isoler la vraie force du bouche à oreille dans une ou deux semaines (au delà, il sera difficile d'éviter une débordement dans le reste de la francophonie et il sera plus risqué de mesurer en rapport avec la population québécoise).

Si vous vous intéressez au phénomène du viral vidéo dans le cadre des élections du gouvernement central, suivez Yves Williams. (MàJ vendredi 26 sept: et en particulier son analyse du phénomène Culture en péril)
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MàJ: autre billet sur le sujet
Les mystèrieux commentaires manquants

Prochain Yulbiz 30 septembre 2008

La prochaine rencontre YulBiz-Montréal a lieu mardi le 30 septembre 2008, au Café Mélès (3536, boul. St-Laurent). C'est gratuit et ouvert à tous.

Un YulBiz, c'est un 5 à 7 qui regroupe tout ceux qui sont intéressés de près ou de loin au phénomène des blogues dans une perspective, assez large, "d'affaires" ("bizness") -d'où le "biz" de yulBIZ (et "YUL" sont les trois lettres de l'aéroport de Montréal).
Démarré ici il y a plus de 2 ans, le concept a fait des petits à Bordeaux, Bruxelles, Paris, Québec, La Havane, Strasbourg et Varsovie et dont votre serviteur fait parti du comité, avec Michelle Blanc, Philippe Martin (les fondateurs), Muriel Ide et Claude Malaison.

Avant-goût
Voici des pistes de conversation puisées à même les blogues de quelques uns qui sont venus la dernière fois: de belles discussions en perspectives avec des influenceurs de la sphère blogue à Montréal...

Philippe Martin commence avec humour: dix signes qui indiquent que vous êtes devenus une « Web Celebrity »

Michelle Blanc surveille si les chefs de parti ont leur canal Twitter pour la campagne en cours.

Claude Malaison nous dit pourquoi micro-bloguer dans un contexte d’affaires…

Nicolas Cossette nous partage son guide sur la façon d'engager une consultant (ou une compagnie) en optimisation de moteur de recherche.

Sébastien Provencher nous fait découvrir en quelques mots pourquoi l'hyperlocal est si important (En) -- et pourquoi on pourrait l'appeler le Local Wide Web!

Sacha Declomesnil présente un site qu'il a trouvé sur la WebTV pour Organisations Non GoLaurent Lasalle

Laurent Lasalle se demande pourquoi conserver des signets: si ce sont des "favoris", on les as déjà en tête, non?

Geoffroi Garon a débusqué une liste de 50 bons sites sur les médias sociaux, selon Evan Carmichael.

Patrice-Guy Martin nous entretient sur l'écosystème du web 2.0 et l'éclatement de la vie numérique dans un monde de multiplication des réseaux sociaux.

Provokat pointe vers la liste des points rassemblées par Seth Godin pour que vous puissiez maintenir un avantage concurrentiel (En) dans un monde coupe-gorge de la haute technologie.

Kristina Schneider nous partage ses premières impressions en suivant le cours en ligne sur le constructivisme dont j'avais parlé.

Et, pratico-pratique, dans la catégorie internautes-les-pieds-sur-terre, Marianne nous pointe vers les garderies et les crèches au Québec qui acceptent les couches lavables. Votre code PHP a une durée de vie 1000 fois moindre que les couches jetables: on mets donc les priorité à la bonne place.

Et comme dessert, Quynh Nguyen nous propose un yoaourt parfait, hum, au fruit, miel et cannelle.

Web 2.0 en entreprise?

On me rappelle souvent qu'il y a un fossé important entre la réalité concrète du Web 2.0 comme outils efficaces de communication et la réalité de son utilisation dans le grand public ou en entreprise.

Web 2.0 en entreprise?C'est un sujet toujours chaud au WebCom (et pour Claude Malaison qui s'en occupe) où, en 2005, j'y avais abordé, en premier, dans une conférence, l'émergence du Web 2.0. L'édition de cet automne ne fait pas exception.

[En passant, ne manquez pas un de mes prochains billets si vous souhaitez y aller, je vais pouvoir vous offrir de passes gratuites: abonnement RSS à mon blogue via Netvibes, Google Reader ou Bloglines entre autres. Comment s'abonner autrement.]

Si par réalité concrète du Web 2.0, on entend une utilisation tout azimut dans le grand public, c'est vrai qu'il y a encore loin de la coupe aux lèvres.

On décrit souvent le Web 1.0 comme un réseau qui relie des pages, et le Web 2.0 comme un réseau qui relie les gens.

Dans ce sens, il ne faut pas oublier que le web 2.0 n'est qu'un outil complémentaire pour la majorité des gens et qu'il existe en fait déjà d'autres façons de nous relier entre nous (Internet n'a pas inventé les réseaux sociaux --il ne permet que garder une trace)

Vers l'infini et au-delà!
Le Web maintenant ne fait que pousser exponentiellement ce potentiel à des limites tout à fait nouvelles inconnues auparavant. Mais, comme tout média, c'est un outil qui a ses particularités et ça attire un certain public (qui est différent du CB, de la radio, de la télévision et du cinéma).

Le Web 2.0 reste un outil génial où la participation du plus grand nombre est possible : il permet d'étendre ses capacités de diffuser à son propre réseau social, de façon relativement simple et peu onéreuse. C'est ça la nouveauté.

I want my WebTV
Par contre, il faudra tout de même accepter que tout le monde, en fait, n'ait pas envie de "diffuser" . Certains préférons seulement regarder et laisser les autres produire ces nouveaux contenus.

Et en ce sens on peut se demander si les entreprises veulent / peuvent / doivent réellement prendre le tournant Web 2.0. J'en doute. Du moins pour l'immense majorité. Si l'entreprise, sur son chemin critique, joue avec l'image, la communication, le contenu et la relation humaine, oui, il faut s'y intéresser.

Sinon, il est tout à fait normal de se poser la question de la vraie valeur ajoutée.

Photo: CTD 2005

Read/Write Web en francais

Hubert Guillaud d' Internet Actu nous signale la version française de l'excellent Read/Write Web (libellé qui était d'ailleurs un prétendant à ce qui est s'est finalement appelé le web 2.0) sur tribescallweb.com * par Fabrice Epelboin.

* Mise à Jour: le site était en mode secret et le lien a été redirigé vers un autre site. Les liens plus bas ne fonctionnent plus. L'adresse officielle est maintenant http://fr.readwriteweb.com/

Comme premier article à lire, je vous suggère fortement celui-ci:

Read Write Web A quel point l’économie de l’innovation est décorellée du reste de l’économie ?
"Ces temps-ci, les évènements rassemblant les startups à travers le monde font salle comble, mais beaucoup de startuppers sont trop jeunes pour avoir vécu l’hiver nucléaire qui a suivi l’éclatement de la bulle en mars 2000." (lire la suite)

Culture en péril

De l’économie culturelle et du conservatisme ambiant…

Le gouvernement central a déclenché les élections il y deux semaines. Mais il a déclenché une vague d'indignation il y a deux mois en coupant dans les subventions aux artistes. (voir la première salve). Ici, ça cartonne plus fort.


Culture en péril (sur Youtube)




On y voit un auteur-compositeur-interprête (Michel Rivard jouant son propre rôle) devant un comité kafkaïen qui incarne l'inculture d'une droite assurée de sa justesse.

Martine Pagé considère que le débat sous un angle anglo vs franco (les membres du jury sont tous anglos), c'est se tromper, car cela ne sert pas la cause (ici et ici). C'est à n'en pas douter un message politique car "le Québec est la clé de voute pour un gouvement conservateur majoritaire" ajoute ici l'animateur Michel Dumais de l'émission radiophonique hebdomadaire Citoyen Numérique.

Même si "appuyer la culture est un geste politique, mais pas un geste partisan " (dixit Claude Malaison sur Twitter), on peut penser (comme le suggère Michelle Blanc aussi sur Twitter) que c'est un geste contre la junte élue qui a coupé cet été, dans l'angle mort des médias, dans la culture,

Mais comme ces hommes politiques on dirigé l'État en disant "circulez y'a rien à voir", il mérite que l'on dise, comme Sylvain Carle ici ,"Faites circuler, y'a quelque chose à voir!"

Via CFD d'où j'ai repris le titre aussi...

MàJ: autres de mes billets sur le sujet
Analyse du phénomène
Les mystèrieux commentaires manquants

Liens du mercredi 17 septembre

Quelques liens pour vous tenir occupé durant les longues pauses syndicales.

Stuck in Google’s Doghouse (NYTimes.com).
Google serait-il en train de créer un monopole?

L’anonymat n’est plus qu’une notion nostalgique
Entretien avec Geert Lovink, interviewé par Marie Lechner (Libé, janvier 2008).

Livestation: regardez la télé sur votre Mac
Benoit Descary nous fait découvrir un nouvel outil en ligne. Soyez indulgent. Ergonomie de l'interface laisse à désirer et le nombre de canaux (officiels) est plus que limité.

Wikipedia-roll
(Mashup) Naviguez dans l'encyclopédie ouverte.

Gestion de la réputation sur Internet - Personal Branding - Outils & méthodes
Olivier Zara nous propose une revue en profondeur de ce phénomène, tiré d'un chapitre d'un livre à venir sur le personal branding sur internet.

Pré-diffusion TV

Lancer sa saison sur le web avant de la lancer à la télé? "Mange ta ville" le magazine d'Artv propose sa quatrième saison en exclusivité sur Internet cet automne.

mange ta villePaul Cauchon, dans le Devoir de ce matin, rapporte que l'émission Mange ta ville "entreprendra sa quatrième saison exclusivement sur Internet à la mi-octobre".

On y apprend que dix émissions hebdo seront lancés d'ici janvier, date où les trois derniers seront lancés simultanément à la télé et sur le web. Le reste de la saison télé sera composé de reprise des 10 émissions lancés précédemment sur Internet.

Étonnant?
Pas vraiment. Leur site web fait grand place aux réseaux sociaux. La série est déjà financée. Qu'ont-ils à perdre?

Franchement, c'est une bonne décision. L'émission est bonne, le contenu aussi, mais elle est diffusée sur un canal peu regardé (Artv). Le pari, à ce qu'il me semble, consiste à offrir l'accès au plus grand nombre, et provoquer un bouche à oreille qui entraînera probablement une plus grande cote d'écoute à la télé.

Crainte?
Que ceux qui craignent la dilution de l'auditoire (la télé vit dans l'insécurité permanente de la péremption accélérée de son contenu) ne s'en fassent pas.

Il est plus probable que ceux qui s'efforceront de regarder l'émission sur le web provoquent davantage de bruit autour de l'émission auprès de leur entourage que n'importe quelle publicité dont ils n'ont d'ailleurs sûrement pas le budget.

À la télé, l'auditoire aime le rendez-vous. Sur le web, l'usager butine à son gré. Ce n'est pas le même monde.

En élargissant leur bassin, l'émission peut espérer attirer du monde comme elle n'aurait pas pu le faire autrement. À suivre.

Prix Gémeaux : gagnants Internet et nouveaux médias

C'était la soirée des Prix Gémeaux hier, destiné aux émissions de télévision. Pour la première fois, une catégorie Internet et nouveaux médias a été ajoutée. Voici les gagnants:
Prix Gémeaux

CATÉGORIE « INTERNET ET NOUVEAUX MÉDIAS »
Source: www.academy.ca/gemeaux/23eGMX/Gem08Gagnants.pdf p.7

Meilleur site Web pour une émission ou série : dramatique, humour, variétés ou animation
• SE DONNER LE MOT (www.sedonnerlemot.tv) - Benoit Beaudoin, Jean-Yves De Banville, Jean Huppé (ECP Nouveaux Médias : site Web; Groupe ECP : émission)

Meilleur site Web pour une émission ou série : affaires publiques, documentaire, magazine ou sport
• MONTRÉAL EN 12 LIEUX (mtl12.com) - Philippe Lamarre, Vianney Tremblay (Toxa : site Web;Toxa/Cirrus Communications : émission)

Meilleur site Web pour une émission ou série : jeunesse
• TOC TOC TOC (www.toctoctoc.tv) - Carmen Bourassa, Lucie Veillet (Téléfiction Productions : émission et site Web)

Meilleure émission ou série originale développée pour les nouveaux médias
• LES TÊTES À CLAQUES (www.tetesaclaques.tv) - Michel Beaudet (Salambo Productions)
Mes préférés? Montréal en 12 lieux, pour la beauté et l'élégance artistique hors du commun. Et Têtes à claques pour la qualité du contenu et la force du modèle d'affaires que tous doivent prendre comme exemple.

Un signe que la création audiovisuelle linéaire ne s'arrête pas à la petite boîte télévisuelle. Et que le web entre comme complément artistique dans la chaîne de création du contenu audiovisuel.

Cours en ligne

Ah la rentrée scolaire! Ça vous manque? Hé bien, voilà deux occasions de vous instruire cet automne! Gratuit et en ligne.

BLT6355 — Économie du document
Cours en ligne offert par l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information (professeur JM Salaün)

Introduction à l'économie de l'information, des médias, des bibliothèques dans le cadre des transformations découlant du numérique.
98813- 08-01 Connectivism and Connective Knowledge
Delivered in partnership with: Extended Education and Learning Technologies Centre, University of Manitoba
(professeurs: George Siemens and Stephen Downes)

Cours qui discute des concepts de connectivisme et "connective knowledge" (une traduction?) et explore leur application comme théorie de l'apprentissage.
En passant
Sébastien Paquet, à la Teluq, sortira un cours complet sur les réseaux sociaux cet hiver auquel je suis en train de participer. Plus d'info dans quelques semaines.

Fin du papier

On annonce régulièrement la fin des livres. Ce qui sera serait étonnant. Mais serait-ce plutôt la fin du papier qui s'annonce avant.

Plastic Logic, au DemoFall, hier, a montré un ultime démo, qui est un pas de plus vers la disparition du papier.



Le Kindle d'Amazon en comparaison semble grossier, lourdaud et pas très séduisant.

Donnez-moi une tablette comme celle-là (Plastic Logic n'a pas baptisé son bébé encore) qui aurait la dimension du papier (A4/US letter), solide et maniable, léger et autonome, avec les quelques fonctionnalités indispensables de Kindle (wifi notamment et mise à jour automatique) et je deviendrai le fossoyeur de l'industrie du papier.

Source: CNet (via Remolino sur Twitter)

Bloom

Cossette Communication marketing dévoile une nouvelle entité: Boom Digital, dédié au marketing à l'ére du réseau. C'est une reconnaissance explicite que le marketing traditionnel ("one-size-fits-all") ne peut plus être suffisant pour répondre à l'hyper fragmentation de la clientèle.

Bloom Digital (Cossette)On pourrait voir dans le nom, Bloom, un rappel de la traduction anglaise d'une citation de Mao: "Let a thousand flowers bloom". La citation n'est pas exacte ( c'est "Let a hundred flowers blossom" (En)), mais cette version est celle qui a accroché l'imagination et est passée à l'histoire en Occident.

On y voit la reconnaissance qu'il existe des "micros communautés où les internautes se regroupent". Mais comment les rejoindre?

AdGear vs AdWords?
Comme le dit Heri (En), AdWords de Google n'est pas approprié, et même contre-indiqué, pour des blogues ou des forums de niche avec des membres de haute qualité. Adwords fonctionne pour une audience massive de plusieurs milliers ou millions d'usagers. Ce n'est plus tout à fait une niche.

Mais pour éviter les beaux discours, il faut du concret et Bloom Digital promet le dévoilement prochain d'une vraie plateforme de publicité adapté à ces niches digitales. "Adgear for networks" [MAJ, bâti à partir de leur existant "Adgear" - Merci Heri], c'est le nom qu'ils ont donné à la plateforme, qui "établira une connexion plus riche entre les annonceurs, les agences, les réseaux publicitaires et les éditeurs sur le Web".

(Si par "riche" on entend que les éditeurs de contenu le seront, alors ce sera une bonne nouvelle. Actuellement, tout l'argent qui se crée sur Internet se fait sur le dos des créateurs de contenus. Un repartage serait bien venu.)

Ads for the rest of us?
Je crois que les trois défis qui les attendent sera:

1. L'ouverture des annonceurs (comment convaincre que la qualité supplante la quantité);
2. Comment évaluer , en masse, la qualité de multiples niches;
3. Comment fédéré une multitude d'éditeurs de contenu en minimisant l'impact et les connaissances technologiques des éditeurs.

Le côté technique ne fait pas partie des défis; avec Vlad, Bosko et Yves aux commandes, ils ont déjà fait leurs preuves. Le troisième point serait donc facilement surmontable.

Mais il existe un aspect humain (méfiance, dispersion, expertise) qui est et reste toujours une barrière pour la réussite. Ce n'est pas parce que cette entité est née en dehors de Fjord (la branche marketing digital de Cossette) que la problématique est évacuée. On pourrait même se demander pourquoi.

Au-delà de la technologie, c'est une idée, une façon de faire qui se veut différente. Reste à voir de quelles façons les "évangélistes" pourront faire des conversions...

Bloom, leur site, leur blogue, leur Facebook, leur Twitter.
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Liste d'exemples de marketing des médias sociaux

Je crois que beaucoup de gens en marketing vont être heureux : voici une liste de plus d'une centaine de grandes marques jouant le jeu des médias sociaux.

A List of Social Media Marketing Examples
>> Last update: 4 September 2008
>> Total brands: 162
Peter Kim a compilé une longue liste de compagnies, de A à Z, qui font des activités pour se rapprocher des médias sociaux.
Si vous voulez voir comment ces marques interagissent avec le monde des médias sociaux et apprendre en les observant, c'est à ne pas manquer! (via Womma)

SMM
Le marketing des médias sociaux (Social Media Marketing, SMM) est un complément à la pub traditionnelle (lire Social Media marketing vs Publicité ?).

Le SMM se rapproche plus des RP (relations publiques) dans un certain sens, puisqu'il implique de mobiliser un corps social pour qu'un message rejoindre sa cible. Mais là s'arrête la comparaison.

Quid
Si vous êtes une petite marque, mais dont le ou les produits possèdent un certain sex-appela, le SMM peut être un bon moyen de rejoindre une clientèle fidèle, mais dispersée.

Pour les grandes marques, qui au contraire possèdent des millions en push marketing traditionnel pour rejoindre leur cible, l'usage reste en comparaison plus "niche".

Elles cherchent à rejoindre soit du monde qu'elle ne peut rejoindre autrement (ceux qui ont quitté l'écoute des médias trad) ou au contraire faciliter leur base déjà acquise afin de leur offrir une expérience supplémentaire et plus pointue avec la marque.

La télé en pièces détachées

Michel Dumais m'a invité à son émission Citoyen Numérique sur CIBL cet après-midi pour parler de la WebTV avec Laurent Maisonnave.

Image : kevindooleyVoilà déjà un petit bout de temps que je surveille le créneau de la WebTV. Depuis 1 an c'est l'explosion. Entre autres, Les Germaines, Inspector Bronco, Chez Jules et depuis hier Karteltv.com, pour ne nommer que quelques-uns.

On parlait il y a une décennie ou deux de la télé à la carte, c'est plutôt la télé à la pièce qui se dessine.

Avec l'avènement du web, et des outils qui simplifie la production et la diffusion, c'est à véritable déferlement de contenu auquel on assiste. Les producteurs et les artistes s'affranchissent des télédiffuseurs pour accéder directement à leurs auditoires.

Broadcast-toé, mononcle
La principale surprise, surtout depuis l'arrivée de Youtube, c'est la popularité de contenu vidéo qui autrefois aurait été réservé à des séances familiales très privées.

La "qualité technique" (et même "artistique"), amateur selon les critères de l'industrie, ne "passe pas la rampe". Et pourtant, première surprise, le besoin de qualité technique n'est pas une nécessité et "l'expression artistique" non conventionnelle a trouvé son public.

Se dessine ainsi une forme de média qui posséderait son propre langage. La qualité et l'expression artistique se diversifient et deviennent plus sophistiquées. On risque de voir à très court terme apparaître des produits avec davantage de qualité.

La boucle se refait
Un écosystème se met en place où les producteurs et les artistes se créent des cartes de visite pour entrer dans le créneau industriel (on pense au Cas Roberge qui vient de sortir au grand écran).

Mais il y a aussi ces producteurs et ces artistes qui considèrent sérieusement le web comme plateforme de diffusion et de rentabilité. Ils sont véritablement les premières start-ups culturelles d'Internet. On pense aux Têtes à Claques qui viennent de sortir en anglais et bientôt en espagnol.

À écouter sur CIBL [je mettrai ici le lien vers le fichier audio quand il sera disponible] aujourd'hui jeudi 4 septembre 2008 de 13h00 à 14h30 sur toute la planète.
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Image: kevindooley