ZEROSECONDE.COM: février 2009 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Sur Facebook, tous les 'friends' ne sont pas égaux

En moyenne sur Facebook on collectionne 120 "friends", mais il semble que le nombre de vrais amis avec qui on communique fréquemment se réduit à seulement sept de ses amis.

Parmi les utilisateurs de Facebook qui ont 500 amis, ces chiffres sont un peu plus élevés (16 ou 17) mais montre bien qu'il existe une limite de la sphère de l'intimité.

Ce cercle intérieur ne semble pas s'agrandir nécessairement avec la venue d'outil réseau.

Le vrai cœur d'un réseau tourne autour d'un petit nombre de contacts. En d'autres termes, cette «mise en réseau» de nos réseaux sociaux ne sert qu'à « diffuser» nos vies au-delà de ce cercle de connaissances intimes.

Cet usage de "broadcast de vie", Sébastien Provencher l'avait repéré il y presque deux ans.
Voir l'article publié hier, Primates sur Facebook sur the Economist, qui discute de ces constats (via Andrès sur Twitter)

Dejeuner avec Heidegger

J'ai toujours dû lutter dur avec la pensée de Heidegger. Premièrement, il faut se faire violence pour comprendre qu'il y a effectivement une pensée cohérente (et non une forme de poésie dégénérée). Et deuxièmement, il m'arrive fréquemment de me retenir pour ne pas balancer le bouquin par la fenêtre tellement on peut penser que l'on me mène en bateau. Penser l'internet est un peu pareil.

HeideggerC'est pour ça que j'ai toujours trouvé plus facile de lire les critiques de Heidegger que lui-même. Avec la philosophie allemande, on ne sait jamais si on a affaire une mauvaise traduction ou si réellement l'auteur cherche à nous rendre comme l'être-qui-est-là-à-se-prendre-la-tête.

Les gens à qui je donne des formations ces temps-ci (des producteurs télé et cinéma) sont à la fois fascinés et horrifiés par Internet. Mais je me demande si parfois s'ils ne voient pas les consultants web comme Heidegger (pour ma part j'espère que non) quand on parle des traits cabalistiques des réseaux comme flux web, conversation, architecture de participation, identité, etc.

Les chemins qui mènent nulle part
Voilà que je tombe sur un récent billet de Tribak Ahmed sur son blogue "Penser" (Heidegger et le chemin) qui me donne enfin à comprendre un concept porté par Heidegger qui m'a toujours semblé attirant, mais incompréhensible: les promenades dans les chemins de la forêt (dit comme ça ça fait bizarre, mais Heidegger parle de Chemins qui mènent nulle part ("holzweg" - littéralement chemin dans le bois), de l'Etre (oui avec un E majuscule) et l'étant). Parler d'Internet entre initiés peut avoir l'air aussi abscons parfois.

Tribak résume la pensée de Heidegger dans son billet et je serais flatté si vous m'accordez l'intelligence de pouvoir vous en faire un résumé (supplémentaire) sans rien déformer ni vous ennuyer --vous ai-je déjà ennuyé auparavant? ;-)

"Penser c’est comme l’acte de marcher dans une forêt où les chemins ne sont pas sûr ". Ce sont les holzwegs. À n'importe quel moment on peut finir dans l'impasse. "[M]ais cela ne veut pas dire que ces chemins sont totalement bouclés, puisque les forestiers et les bûcherons s y connaissent parfaitement dans ces chemins imprévus".

Se sentir perdu
On peut se perdre donc, mais on ne s'y perd pas forcément. Certains se perdent, alors que les bûcherons s'y retrouvent.

"Les deux savent bien ce que veut dire marcher dans ces chemins qui pour eux mènent là où ils veulent ; par contre, ceux qui n’ont pas le savoir et l’expérience de la forêt n’arriveront nulle part, ils ignorent ces chemins."

Vous ne connaissez peut-être pas la densité des livres de Heidegger, mais si vous avez jonglé avec l'idée de le lire, ça c'est un antisèche à écrire sur la page frontispice.

"La forêt est donc pénétrable et même facile à traverser par les uns, mais très compliquée pour les autres." La forêt est la métaphore de la pensée (autre anti-sèche à rajouter). "Ainsi est le chemin de la pensée ! Il est plus clair pour ceux qui en ont l’expérience, ils y passent en faisant usage de leurs expériences, cela ne veut pas dire que ces chemins sont faciles pour eux, mais ils ont conscience de son aspect imprévisible."

Vous venez probablement de vous épargner la lecture du bouquin quoique je crois que c'est sûrement une lecture essentielle pour les philosophes comme d'aller à Lourdes pour les chrétiens.

Se perdre sur les chemins de la pensée qui ne mènent nulle part
Tribak écrit "Le chemin de la pensée n’est pas un espace plat et organisé, il est tortueux et appelle à l’attention puisqu’il est imprévisible [...] il est plutôt à découvrir, ou pour mieux dire, il est à dévoiler ! Par la force de l’interprétation." Je crois que la compréhension sur Internet suit un cours similaire.

L'interprétation est une force qui mène le web, via la blogosphère entre autres. Mais c'est à travers ces interprétations que l'on peut avancer (et je dois alors m'inscrire en faux contre cette idée que "la machine Internet" est un cerveau global).

La compréhension de l'impact d'Internet passe par de multiples interprétations. Ceux qui sont perdus dans la forêt d'Internet rencontrent des bûcherons qui leur indiquent peut-être des directions différentes.Le passant cherche une carte quadrillée. Mais les bûcherons savent qu'ils suivent chacun leur Holzweg. Ils mènent tous au bon endroit.

Bon déjeuner ;-)
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Heidegger et le chemin, 1300 mots, de Tribak Ahmed , blogue "Penser"
Chemins qui ne mènent nulle part, 661 pages, de Martin Heidegger, Gallimard, idées.

Zero Seconde a 5 ans

Cinq années se sont écoulées depuis mon premier billet sur zéroseconde. Bilan.

818 billets en tout
Avec une longueur de billets franchement accrue avec le temps, ça me donne une moyenne de 2 à 3 billets par semaine en moyenne. Je développe davantage ma pensée sur ce blogue et réserve principalement mes découvertes sporadiques pour del.icio.us ou Twitter.

187 000 visites en tout
Ce qui donne une moyenne de 102 visiteurs par jour sur 5 ans. Mais c'est actuellement une moyenne de 200 visites environ par jour qui se répartit moitié-moitié entre la France et le Québec. 60% arrivent par les engins de recherche, 25% en provenance de sites référents, 15% en tapant directement mon adresse...

1100 abonnements par fils web
Selon feedburner, mais ça varie beaucoup selon la vitesse du vent et de la pression pascale à ce que je vois, ça monte lentement mais sûrement.

Top
Philippe Martin, Michelle Blanc, Benoît Descary et Claude Malaison me mettent dans leur palmarès québécois des 10 ou 25 plus grands influenceurs québécois. Wikio en France me place quelque part parmi les 200 blogues les plus lus de la francophonie sur les nouvelles technologies.

Je suis très flatté d'être lu par les plus grand(e)s. Ce que je suis encore plus fier, c'est la qualité des commentaires que j'ai ici. Malgré cette relative popularité, je ne suis pas affecté par un nivellement par le bas de mon lectorat, au contraire!

Mais les chiffres et les stats ne sont pas tout. La plupart des blogues que je suis n'ont pas ces chiffres et pourtant ils sont de très haute qualité. J'ai un blogoliste sur le côté pour vérifier par vous-même.

Populaire vs intéressants
Depuis que j'utilise Google analytics pour suivre les statistiques sur mon site, je remarque que certains billets très secondaires par rapport à ma ligne éditoriale sont en tête du palmarès des billets les plus lus.

Je me suis intéressé un temps au phénomène de la "conspiration" en ligne et j'ai écrit 11 septembre reloaded le 26 mars 2006 à propos du film Loose Change. Ça reste un hit Google (3500 lectures l'an passé encore). Un court billet sur Youtube HD sans envergure ramasse des visites comme le miel attire les mouches (2262 lectures en 9 mois, surtout depuis l'automne). Heureusement, mes 6 cultures d'internet vient sauver la mise ;-) avec une moyenne de 4:27 de temps de lecture.

Google Juice à donner
Paul me signale que j'ai 6/10 en ranking Goolge (et Alexa rank de 785000 [merci pour la correction, Paul]). Sûrement à cause de la plateforme Blogspot sur laquelle ce blogue tourne, ou à cause de son âge. Me retrouver haut dans l'échelle Google me fait plaisir, mais cela m'apporte plein de visiteurs pas toujours très compétents et qui repartent souvent aussitôt, effrayés de devoir lire du contenu dense et se tenir la tête entre les mains pour réfléchir à ce que j'écris.

Le ranking varie entre autre quand un blogue bien placé pointe vers un blogue moins indexé.

Comme je ne me sers pas vraiment de ce "google juice", trinquons et échangeons nos "fluides". D'ici la fin de mois de février, je vais lister ici tout ceux qui pointent vers mon blogue à partir du leur. (Si mon agrégateur ne vous capte pas, faites moi un p'tit signe dans les commentaires ou par courriel). Ça devrait modifier des rankings ou au moins faire du référencement croisé entre blogues francophones.

Michelle Blanc
Clandestins
La Feuille
Armania 360
zelaurent
Nicole Fodale
Fontaine de Pierre
Levidepoches.fr
ovologic
Crise dans les médias
Blogue marketing Interactif
InternetActu.net
Smart Mob
La pub et le droit
David Toutet
WebCom
Crise dans les médias

10 minutes avec "Internet et Opinions"

Petite tournée des blogues de qualité en langue française: aujourd'hui Internet et Opinions. 10 minutes avec François Guillot; appréciez du bon contenu pour l'esprit.

Flashmob et jeu vidéo : la contestation universitaire se diversifie en ligne (17 février 2009)
L’époque est donc à l’apparition ou au retour de nouvelles formes d’action collective.

De la conversation comme jeu (31 janvier 2009)
Entrer dans la conversation implique de se plier à la loi de la communauté à laquelle on prétend s’agréger.

10 mythes du web 2.0 (9 janvier 2009)
10 "Idées reçues" et comment les remettre à leur place.

Les groupes Facebook les plus populaires (24 décembre 2008)
Essai de typologie des mégagroupes Facebook.

Et si la sagesse des foules c’était d’abord celle de se taire ? (5 décembre 2008)
Dans les études comme dans les commentaires ou dans les sites participatifs, la production de l’information repose sur des groupes d’individus assez minoritaires.
Et son premier billet : Il faut bien un premier billet (5 août 2007)

Billets sur Zéro Seconde sur des sujets similaires:
Mythologies de la connaissance [1] - Le mythe de l'apprentissage à distance
Mythologies de la connaissance [2] - Le mythe de l'apprentissage en tout temps.
Mythologies de la connaissance [3] - Le mythe de tout apprendre
Hyperconnectivité - Sur Facebook ou Twitter je retrouve un niveau de conversation "intime" qui était sur les blogues auparavant et qui est maintenant "micro-blogué" sur ces outils.
Les réseaux sociaux comme extension de la culture de masse

"500 000 vols de films par jour en France"

" Il y a 500 000 vols de films par jour en France : 500 000 connexions illégales. Les internautes français détiennent ce triste record du monde", dixit le réalisateur/producteur Luc Besson. On dirait une cassette publicitaire à la défense des gros lobbyistes. Mise au point.

Maître Eolas, le fameux avocat blogueur, répond à l'article de Luc Besson, "Halte au piratage à grande échelle via Internet !" dans le Monde daté de samedi dernier.

Luc Besson: "Il est un délit maintenant reconnu de tous : celui de visionner des films gratuitement sur son ordinateur via Internet. On appelle ça le "piratage", bien que l'image soit bien moins glamour que celle du capitaine Sparrow bravant les forces de l'océan."

Maître Eolas: "[...] visionner un film gratuitement sur internet n'est certainement pas un délit. C'est même en principe parfaitement légal, ça ne devient illégal que si la personne qui diffuse les images n'en est pas l'auteur et n'a pas reçu l'autorisation de celui-ci. Ainsi, la plupart des vidéos sur les sites du type Youtube ou Dailymotion sont parfaitement légales."

Luc Besson: "Le piratage est tout simplement "un vol caractérisé"."

Maître Eolas: "(...) le piratage n'est pas un “vol caractérisé”, expression qui ne veut rien dire. Un vol non caractérisé, ça s'appelle une relaxe, et un vol est l'appropriation frauduleuse de la chose d'autrui. Or il n'y a aucune dépossession en cas de copie illégale d'un film, ce qui exclut tout vol (il en va différemment si on vole la copie d'un film dans un supermarché sans la payer, par exemple, mais c'est le support, non l'œuvre, qui est volé, à son propriétaire, le supermarché, l'auteur ne subissant aucun préjudice).

Le “piratage” est en réalité une contrefaçon. (...) ce sont surtout des millions de particuliers qui occupent un terrain déserté par l'offre légale. "
Maître Eolas ne défend pas le piratage, mais il ne manque Besson pour lui rappeler ceci: "La loi défend déjà ces artistes, la contrefaçon d'œuvres protégées est punie depuis bien avant l'invention de l'internet."

"Une fois de plus, face à une situation qui ne lui convient pas, une industrie appelle l'État à l'aide pour se faire voter une loi sur mesure, négligeant ce qui existe déjà et croyant qu'il suffira d'un beau texte au JO pour régler le problème. Ça fait longtemps que juristes et économistes moquent ce travers français. Ça n'est donc ici qu'un —mauvais— remake."

Marrant! L'intégralité : Quelques leçons de droit (et même un peu d'économie) à l'attention de Luc Besson (via Post.fr)

Internet: vecteur des droits de l'Homme

Internet est le plus récent vecteur de propagation de la mondialisation. Elle transporte les mèmes de plusieurs cultures d'un bord à l'autre de la planète. Brassant ainsi les idées des hommes de bonne foi. Les droits de l'homme semblent particulièrement profiter de ces nouvelles technologies...

Life Picture source tbn0.google.com/hosted/images/c?q=1c3fc14ffd41d8eb_largeIl y a clairement un effet positif, particulièrement pour l'accès à internet selon une présentation scientifique pour le colloque 2009 de l'International Studies Association (ISA) portant sur les nouvelles technologies de télécommunications et les droits de l'homme (PDF, anglais) (débusqué par Yasha sur SmartMobs).

Accédez au document complet: The Blog vs Big Brother: Information and Communication Technologies and Human Rights, 1980–2005 (PDF). Plus d'info ici sur iRevolution.

Trois façons de voir ça
Ce que certains appellent Human Rights 2.0 bénéficie-t-il de la société de l'information?

- Les optimistes répètent en choeur que l'accès renforce la liberté d'expression (et augmente les échanges d'idées, générateur de changement);

- Les pessimistes ressassent les risques de la surveillance, du contrôle et de l'augmentation de l'inégalité (le "digital divide");

- Les sceptiques haussent les épaules: il n'y a pas moyen de valider ni l'un ni l'autre.

Les sceptiques seront confondus: il y a effet positif; l'accès à Internet augmente significativement le respect des droits de l'Homme dans les pays, selon les professeurs de l'étude, statistiques élaborées à l'appui (tiré de la base de données de International Telecommunication Union portant sur une dizaine d'années).

Augmenter les coûts de la non-transparence
Ils rappellent que les nouveaux outils "permettent de disséminer rapidement des informations sur des cas ou des abus, autrement invisibles". Cela "augmente le coût pour les gouvernements qui cherchent à cacher leurs méfaits" --mais aussi la répression, ce qui pourrait annuler paradoxalement l'effet positif.

Leurs calculs montrent que l'accès à la télévision n'est pas un facteur favorisant les droits de l'homme (elle est plutôt corrélé négative sur certains points, P.16-17)

Surprenant, le téléphone cellulaire ne semble pas avoir d'impact significatif (p.18-19). Le téléphone résidentiel (à fil), lui, semble clairement corrélé négativement avec les droits de l'homme, à ce que j'en comprends.

Ils semblent que les auteurs ont bien pris des précautions pour ne pas capter des effets parasites (i.e. que les résultats proviennent d'autres causes, comme le type de gouvernement, l'urbanité. etc)

Internet semble dans tous les cas supporter les initiatives civiles, ce qui favorise les réformes plutôt que la répression devenue trop coûteuse.

Alignement des pas-nets
Cette conclusion arrive particulièrement à temps.

Prenons le cas d'un petit pays, au hasard, où son gouvernement délinquant glisse dans l'illégalité internationale de jour en jour (voir Conseil des droits de la personne de l'ONU - La réputation du Canada mise à mal -Le Devoir 13 février 2009).

Ce pays verra deux présidents américains sur son territoire prochainement:

1) Le président Bush sortant «fera part de ses réflexions au sujet des huit importantes années passées à la Maison-Blanche (...)», en mars à Calgary (source Cyberpresse 13 février 2009)

2) Le nouveau président Obama rencontrera le chef du gouvernement minoritaire à Ottawa cette semaine. Parleront-ils du rapatriement d'un citoyen illégalement emprisonné à Guantanamo?

Le premier l'a mis en prison à l'âge de 15 ans, le second pourrait le libérer maintenant à l'âge de 22 ans.

Mais le gouvernement "n'a pas l'intention d'aborder le cas d'Omar Khadr lors de son tête-à-tête avec le président Obama" (source Le devoir 12 février 2009). Quant à Calgary, on se fait une joie d'être le premier à avoir rapatrié le président sortant.

Cause
Je sais que ce n'est qu'un petit pays d'Amérique sans grande envergure, mais si vous souhaitez pousser les droits de l'Homme 2.0 dans les pays en voie d'écrasement, voici quelques adresses dans FaceBook:

FaceBook: For the immediate release of Omar Khadr from Guantanamo Bay (5900 membres)
FaceBook: The Campaign for JUSTICE for Omar Khadr (6200 membres)
FaceBook: The Campaign for JUSTICE for Omar Khadr (Mini-Feed)
FaceBook: (nouveau) Mr Harper, demandez au président Obama le rapatriement d'Omar Khadr ! & Prime Minister Harper, tell President Obama bring Omar Khadr home, now!

Quelques liens : "Par les gens, pour les gens"

Quelques liens pour accompagner vos croissants et la lecture de tooooous vos courriels accumulés durant le week-end...

L’innovation sociale pour nous sortir de la crise ! (InterNet Actu)
Il existe bel et bien. Un “bureau de l’innovation sociale” est en cours de création à la Maison Blanche. Une appellation qui prône l’innovation “par les gens, pour les gens”. Et Internet Actu en profite pour montrer 3 pistes pour l’innovation sociale à la française

La lente disparition du terme “Web 2.0″ (TechCrunch FR)
L'expression ”Web 2.0″ semble glisser dans les tendances de recherche sur Google Trends. (Tiens, Web 3.0, aussi --à la bonne heure!).

La "vraie" valeur de Facebook ? (Adscripteur)
Une valorisation fait le doigt en l'air. Mais il y a 175 000 000 facebookiens tout à fait concrets en date de la semaine dernière.

Google (presque) Fatal Error (Affordance)
Google fait une erreur et la totalité du web devient "indésirable". La meilleure analyse du 'bug" du 31 janvier 2009...

Sqworl.com
"Un service en ligne qui permet de réunir sous une même url quelques ressources que l’on souhaite partager." (Repéré sur Arkandis)

Au dessert
Et deux aventures à la douane/ sécurité d'aéroport (en anglais)
Délit de maman (Jill/txt) et délit de consultante (Facilitating Change)
Quand je disais que les blogues sont aussi un endroit d'échanges de stratégies de vie...

Television sur internet

"Peut-elle être assujettie aux mêmes règles que la télévision traditionnelle?"

Mouse Trap.JPG - http://flickr.com/photos/billselak/427719926/Au Canada le débat est miné.

Le paysage audiovisuel canadien, lourdement subventionné, miné de toutes parts par des conventions corporatives, bâti sur une schizophrénique prémisse autistique (il existerait une culture canadienne, qui est en fait double et transparente l'une à l'autre, basée pour l'une sur une volonté de se différencier de son voisin américain et sur l'autre de se reconnaître dans une mer anglophone), ce paysage est une construction artificielle complètement réglementée.
Internet est tout son contraire.

Que veut dire alors la "télévision sur internet" au Canada? Quand le CRTC, un "organisme public indépendant chargé de réglementer et de superviser la radiodiffusion et les télécommunications" fait des audiences sur le sujet, c'est comme donner un coup de pied dans un ruche d'abeilles.

On pourrait résumer l'enjeu de cette façon:

Si internet offre une "concurrence déloyale" aux radiodiffuseurs, alors :
- soit internet doit aussi être réglementé,
- soit les radiodiffuseurs doivent être déréglementés.

Les logiques implacables en jeu sont alors les suivantes :

- Les associations d'artistes sont dans la position intenable de demander de réglementer internet (du moins, de prouver les "effets pervers de l’Internet sur la profession de leurs membres" (voir le billet de Yannick sur la lettre sans équivoque de l'association des réalisateurs régionale), moitié par ignorance, moitié par intérêt vital.

- Les regroupements de télédiffuseurs devront défendre l'évidence : pour avoir une déréglementation dans leur secteur, ils laisseront Internet non réglementé au risque de perdre de l'argent en se phagocytant (déplacer leur clientèle payante vers un canal "gratuit"), mais en gagnant les coudées franches pour pouvoir engranger seul les profits.

- Les télécoms, via leurs fournisseurs d'accès internet, seront poussées par leur actionnariat à réclamer l'arrêt de la neutralité du net --même si ça veut dire tuer le net. (voir le billet de Michael Geist sur l'importance des audiences sur la neutralité du réseau)

- Et le géant du web, Google, doit absolument défendre la neutralité du net pour la simple et bonne raison que le chaos régnant sur le réseau rend son service de recherche incontournable.

Les audiences publiques commencent la semaine prochaine.

Plus d'info:
CRTC - Avis de consultation et d'audience La radiodiffusion canadienne par les nouveaux médias
Les affaires - Le CRTC sommé de réglementer les nouveaux médias
Autres articles sur CRTC sur Zéro Seconde

Restant de tabs

Petite revue de liens glanés qui ont retenu mon attention récemment.

Idées

Comprendre le net pour s'y adapter...
La meilleure revue de liens récents sur la presse trad en déconfiture, la presse en ligne qui se cherche, les usages en mutation dans une économie informationnelle en abondance (novövision)

Comptes rendu du séminaire 2008 de Mémétique
Pour ce 5ième séminaire de Mémétique francophone (Paris les 27, 28 et 29 juin 2008): 3 PDF, Quelle sorte d’humanité après l'individu ?, Mémétique et Enseignement, Mémétique et Transformation de la Société

Enseignements

Enseigner l’identité numérique
Nécessité d’une éducation à l’identité numérique, à la culture informationnelle numérique, par tranche d’âge et segments. Enjeux et pratiques d’une construction identitaire sur Internet (via Florence Meichel).

From Knowledgable to Knowledge-able: Learning in New Media Environments
De Michael Wesch , Kansas State University, professeur en Anthropo digital, qui nous a donné The Web is Us/ing us, les structures physiques, sociales et cognitives nous freinent...

Web et audiovisuel
Réponse à l’ARRQ (Association des Réalisateurs et Réalistrices du Québec)
L'association lance un appel afin de connaître la liste des “effets pervers” de la diffusion des vidéos sur le web.

La WebTV et l'art de se faire voir sur le web
Version écourté d'une présentation de Sacha Declosmesnil

Médias sociaux
La recette du succès d’une communauté en ligne (partie 1)
Un résumé de Guillaume Brunet et Martin Aubut des ingrédients pour réussir sa communauté Web 2.0. La partie 2 est ici.

En vrac

Best Practices in Writing Email Subject Lines
The most 100 popular Twitter Applications

Les ambassades numériques

« Que valent finalement les quelque 8350 articles sur le Québec de Wikipédia (...)? » lance Stéphane Baillargeon dans le Devoir d'hier. « Des pistes, pas des références ». Réfléchissons sur l'implication de la Francophonie dans ce savoir qui s'écrit en ligne .

WikipediaDans 4 courts articles publiés samedi dernier, Baillargeon réussit à bien survoler les contours et les enjeux de l'encyclopédie, ouvert aux contributions du monde entier, dans le cadre d'une petite nation.
Wikibec et Quépédia
Une production tout-tout-tout (verrouillé)
Des chicanes dans ma cabane (verrouillé)
La pire des options?

8350 articles, 1 peuple

Bien sûr, Wikipédia se fait taper sur les doigts pour toutes ses imprécisions encyclopédiques à propos de ce pays trop incapable de se mettre en scène, même sur le réseau (« à peine 7% des rédacteurs de tous les textes en français proviennent du Québec ») : "Il faudra aussi rehausser la qualité des articles [sur le Québec]" fait-il dire à Sébastien Savard, un administrateur québécois du Wikipédia francophone.

Sources ouvertes
Un bon point soulevé : alors que les archives nationales allemandes ont fourni récemment 100 000 images de l'histoire de l'Allemagne et que le gouvernement américain met automatiquement libre de droit tout ce qu'il produit, « les fonds d'archives québécois ne facilitent pas la reproduction d'image ».

Critique critique
Baillargeon souligne bien d'autres enjeux (notamment, le refoulement des régionalismes même sur des sujets régionaux, ou encore l'effet rouleau compresseur de Wikipédia sur les autres encyclopédies savantes). Il conserve tout son sens critique face à ce phénomène, même si ça revient, d'une certaine manière, à répéter que Wikipedia ne peut être crédible pcq on a trouvé telles ou telles fautes...

Comme le dit si bien Fagtstein après la lecture du dossier du Devoir, Wikipedia n'a jamais réclamé être crédible, "It doesn’t want to be trusted", il demande seulement au visiteur de "vérifier les faits, chaque fait, dans chaque article" et de les corriger. C'est là un changement de paradigme complet qu'il est important de souligner quand on parle du phénomène.

Média du savoir
Stéphane Baillargeon interviewe d'ailleurs Jean-Michel Salaün, Directeur de l'École de bibliothéconomie et des sciences de l'information de l'Université de Montréal, qui a toujours le don de bien résumer les situations :

« Une encyclopédie jusqu'à maintenant servait à fixer le savoir. Wikipédia semble avoir complètement renversé ce raisonnement avec sa construction continuelle du savoir, plus près du média que de l'encyclopédie traditionnelle ».

« D'un point de vue commercial, c'est une destruction de valeur. Du point de vue du savoir, c'est le contraire... ». (source: Une production tout-tout-tout -Le Devoir, verrouillé)

La société des savants
Cette série d'articles fait, à mon avis, suite au billet incendiaire de Christian Rioux sur la société des blogues, dont j'ai commenté à plusieurs reprises sur ce carnet certaines exagérations, où il disait tout le bien qu'il pense de la montée de monsieur tout le monde dans la participation au spectacle du monde (voir aussi la controverse actuelle avec Facebook et l'enseignement).

Mes précédents billets sur ce sujet :
La pêche aux idées
Les prénumeriques
Pour en finir avec les natifs versus les immigrants digitaux

Je reviens sur lui ici notamment pour le passage où il vilipendait Mark Prensky qui suggère aux professeurs de proposer à leurs élèves d'écrire des articles sur Wikipédia, « une encyclopédie sans comité scientifique, bourrée d'approximations et d'erreurs».

Le savoir en mouvement
"Si, grâce aux idéologues d'Internet, le premier élève peut se prendre pour d'Alembert ou Diderot, il n'est pas besoin de chercher longtemps les causes du décrochage scolaire." (source: société des blogues -Le Devoir)
Dans la pensée prénumérique, le savoir s'arrête quand on publie. Mais si on voit le texte pondu comme étant un point de départ, on change de perspective! Les d'Alembert en herbe ne font que démarrer l'exercice et les lecteurs comblent les manques.

Mais ici encore, il s'agit de s'assurer d'avoir une masse critique : une crainte toute légitime est de voir ces "futurs décrocheurs" prendre toute la place. Christian Rioux n'exprimait que cette crainte.

Quantité= qualité en percolation
Si on s'accorde pour dire que la quantité de modifications d'un article garantit un tant soit peu sa qualité, il faut une masse critique de visiteurs pour polir les articles de Wikipédia.

Les articles concernant l'histoire des petits peuples, surtout s'ils ne participent pas en nombre au réseau, soit par le manque de ressource, soit par manque d'intérêt sont réduits à laisser les autres réécrire leur histoire.

Ces petits peuples doivent alors trouver une autre façon de prendre leur place.

En termes plus clairs et directs, si le Québec n'a pas la masse critique de gens à partir duquel un faible pourcentage d'érudits se dévoue à être bénévole pour ce savoir qui s'écrit en ligne, il doit prendre d'autres moyens pour y arriver.

Comprenez-moi bien, il n'y a pas de mal à être un peuple pas assez nombreux pour réussir à s'inscrire dans les réseaux participatifs qu'offre le web 2.0 (à quoi sert un réseau social virtuel, quand les peuples sont, en soi, par leur proximité, déjà un meilleur réseau social dans la réalité?).

Mais laisser L'encyclopédie de l'Agora et les institutions gouvernementales ou non gouvernementales sans les moyens d'y participer n'est pas une bonne stratégie.

In .gov we trust
Je dois avouer que je me fie moins à Wikipédia francophone pour des sujets concernant notre culture francophone à cause de cette masse critique manquante et je me fie davantage à Wikipédia anglophone, pour cette même masse critique présente, pour des sujets mondiaux, larges ou scientifiques.

Mais rien n'empêche la Francophonie de cesser de vouloir jouer les règles d'un jeu foncièrement inégal par définition (il y aura toujours moins de francophones que d'anglophones) et de commencer à supporter directement les organismes ou les gens qui cherchent à s'impliquer...

À quand nos ambassadeurs numériques?...

TV5 : un reportage sur la webTV

La semaine dernière, une émission sur TV5 abordait la Webtélé. L'équipe de l'émission québécoise Club Social est venue m'interviewer sur le phénomène.

Ceux qui sont intrigués par le phénomène pourront aussi y voir quelques interviews de certains acteurs de la scène WebTV au Québec et leurs motivations.

Notez au passage la "parodie" que l'équipe télé faite de la webTV: ils simulent une émission web improvisée, mal cadrée, brouillonne et inintéressante. Exactement le contraire de ce qui se fait actuellement sur le marché.

L'émission est ici, MAJ : "Le lien de TV5 n'est plus disponible en consultation") et pour accéder au passage sur la webtélé (environ 10-15 minutes) allez à 25:00 (vous devrez attendre que le vidéo se télécharge pour pouvoir accélérer jusqu'au passage). Ne perdez pas le lien pcq il est quasiment impossible de le retrouver à partir de la page de l'émission...

La pêche aux idées

Pour les travailleurs du savoir, la conversation entre blogueurs représente essentiellement un échange d'idée plutôt que de texte. C'est une forme de "connexion à travers le contenu"basée sur la confiance et la possibilité de transcender les spécialités... C'est une des conclusions à laquelle est arrivé Lilia Efimova dans son doctorat sur le sujet. Une occasion de faire le pont avec l'escarmouche de Christian Rioux, du journal Le Devoir, à propos de l'épidémie blogueuse...

Dans son billet d'humeur en début d'année, Christian Rioux nous a offert une porte ouverte sur la pensée prénumérique des travailleurs du savoir (et du matériel pour plusieurs billets encore ;-) (voir Pour en finir avec les natifs versus les immigrants digitaux).
"(...) il m'arrive le plus souvent de déplorer la médiocrité de ces «nouveaux» contenus qu'est censé offrir Internet. Chaque fois que je lis les blogues de mes collègues [journaliste] qui s'adonnent à ce nouveau vice, je suis déçu. Déçu d'y trouver des textes généralement bâclés, improvisés et mal écrits, qui ne font pas toujours honneur à leur talent. C'est ce que j'appellerais du journalisme de comptoir, où l'expression du premier jet et donc du sentiment premier prime sur tout. Or écrire, même un simple article, c'est se donner le temps de réfléchir et de se relire." (Source Le Devoir 09 janvier 2009, le gras est de moi)
Retour sur une déception
Toute la déception de Rioux repose sur des attentes préconçues (légitimes, certes, mais attentes hors de propos). Les lecteurs de mon blogue savent bien que tant que l'on s'obstine à voir dans les blogues du journalisme, c'est réduire le phénomène à son contenu. (Voir Être journaliste sur le web et La blogosphère et les médias).

Quand Rioux dit, "je ne vois pas grand-chose que je n'aurais pu trouver autrefois sur papier. (...) [S]ur le plan du contenu, le résultat aurait été à peu près le même", une certaine dimension manque.

Nous voyons donc dans ses commentaires une matière pour explorer le mécanisme réflexif d'un prénumérique sur un phénomène, a priori nouveau dans le monde des travailleurs du savoir. Je laisserai le soin à d'autres de dire si cela est vraiment révolutionnaire

"L'épidémie blogueuse" parmi les travailleurs du savoir
Le "premier jet" et le "sentiment premier", défaut ou vice selon Rioux, permettent dans la blogosphère en général un autre type d'échange que celle de simple contenu. Car tout échange n'est pas que journalistique. Lilia Efimova le montre bien dans le résumé de son dernier chapitre (la version longue est ici).

Lilia nous propose une vision très mûrie (elle a eu le temps de "réfléchir et de se relire") sur la pratique des blogues parmi les travailleurs du savoir.

Sa conclusion gravite autour de 4 points: les idées, les conversations, les relations et les tâches (et un 5e point, le contexte):

On peut voir les blogues comme une couveuse à idées. Les idées circulent, s'entrechoquent, provoquent des conversations, qui a leur tour créent des relations. Ces idées sont ensuite cueillies lorsqu'elles sont prêtes pour répondre à un besoin, une tâche. Ces éléments varient selon le contexte.
Les idées
Son étude du réseau de blogueurs montre l'importance d'un "réseau de partage du sens".

- Les blogues sont utilisés pour suivre le "cours des idées", sous forme de micro-lectures, généralement à partir d'autres blogues considérés comme sources fiables et avec l'aide de son réseau comme filtre.

- Les blogues procurent un espace pour capturer et articuler des idées qui seraient autrement non documentées ou cachées dans des espaces privés; les blogues représentent un carnet ouvert de contenu "croyable" ("trusted").
Ça me rappelle qu'au début de la blogosphère, il était courant de parler des billets comme des "idées à moitiés cuites" (half-baked ideas). On peut voir la blogosphère comme une fontaine à idées, dommage pour ceux à qui cela donne des ulcères. De la quantité donc, des idées à profusion, oui, mais dont beaucoup seront mis aux poubelles.
Les conversations
Les blogues répondent à un besoin de partager une perspective du monde, en général sur ce que l'on travaille, et des informations diverses, sans peur de "spammer" (pousser l'information à d'autres qui ne l'ont pas de mander) --le blogue étant fondamentalement en mode "pull" (on va à l'information, l'information ne nous est pas poussée).

-Les conversations de la blogosphère offrent à la fois un historique des écrits individuels et à la fois un historique des interactions entre blogueurs (conversation ou rétroliens). Mais ces contextes ne sont ni nécessairement explicites ni nécessairement "retraçable" pour quiconque.

-En comparaison avec d'autres outils, la participation dans les conversations demande un effort accru où la recherche laborieuse du contexte (fragments de conversations éparpillés) limite grandement l'échelle ou la fréquence des conversations. Ce qui la réserve à un réseau proche et très connecté.

-En ce sens, on peut dire que les blogues ne procurent qu'un support occasionnel plutôt que constant aux conversations.

-Participer aux conversations de la blogosphère contribue à développer des idées et des relations qui transcendent les spécialisations et excluent les intermédiaires.
Le support constant de la conversation, plusieurs l'ont remarqué, s'est déplacé sur les moteurs de micro-blogging comme Twitter. La difficulté de retracer les conversations reste une barrière, encore, pour le grand public.

Le tiers exclus
Mais le plus intéressant est le dernier point sur l'exclusion des intermédiaires.

L'apparente mise au rancart des journalistes comme "courtier d’idées" (ou de l'information) est ainsi expliquée. D'où leur première réaction épidermique face à la blogosphère. Ils ont depuis repris une place dans le nouvel écosystème de l'information. Actuellement la tension est plutôt disparue.

Rioux étant un cas à part, ne voulant ni partager ses idées "à moitié cuites " (tout à fait compréhensible) ni prendre part à la conversation (ce que d'ailleurs plusieurs journalistes boudent toujours -car règle générale, ils ne commentent que sur leur propre blogue), il représente une façon de faire "prénumérique": le collectif est généralement responsable de la médiocrité, le public est généralement ignare -- les courriers des lecteurs et les lignes ouvertes à la radio le démontrent tout le temps.

La conversation journalistique
D'une certaine façon, la conversation est pourtant déjà utilisée par les journalistes. Pour eux le téléphone entre collègues est et restera encore longtemps le meilleur moyen "pour capturer et articuler des idées qui seraient autrement non documentées ou cachées dans des espaces privés ". Comme ce canal fonctionne bien, il peut être compréhensible que la conversation dans la blogosphère leurs semble inutile

La blogosphère des travailleurs du savoir n'est qu'une version numérique, décentralisée, démocratique de ce besoin d'aller "à la pêche" ou de valider son point de vue ("à moitié cuite").

Je vous laisse le soin de lire le reste du texte de Lilia sur les autres points.
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Obamicon.me : il y a du Obama en chacun de nous

Martin Lessard  Obama StyleAvoir votre portrait en forme d’affiche inspiré de celui de Shepard Fairey pour Obama, ça vous dit?

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Prenez votre photo avec votre webcam ou téléchargez votre photo, modifiez le message et voilà!

Jamais dans l'histoire de la communication avons-nous vu si rapide récupération d'une icône. En quelques mois, cette affiche "vintage" est devenue un plug-in web, déjà récupéré à mille sauces (Sarkozy, fido, etc.)

On a attendu 100 ans pour voir Van Gogh passer de l'avant garde incompris à un plug-in Photoshop popularisé devenu exercice de style dans les cours de peinture à la maternelle.

La notion d'original / de copie n'est plus ce qu'elle était...