ZEROSECONDE.COM: 2012 (par Martin Lessard)

ZEROSECONDE.COM

Impacts du numérique sur la communication, notre société, nos vies.

Québec: une immunité techno-virale?

Michelle Sullivan publiait cette semaine (ah, heureusement qu'il y en a qui bosse!) un petit résumé des statistiques que Rogers a amassé sur les Québécois en 2012.  C'est sur un joli tableau ici, sur son billet.

J'ai retenu deux faits.  Il semble que le Québec réagisse différemment des autres à deux phénomènes viraux dans deux sphères bien différentes. Je ne parle pas de la grippe. Mais de mode virale.

Commençons par la première statistique.

28% des Québécois ont visionné Gangnam Style

Je n'aurai jamais pensé que quelqu'un poserait ce genre de question dans un sondage: ne reculant devant rien, Rogers l'a posé pour nous!

Donc, oui, c'est 28% des Québécois qui ont succombé au vidéo viral! Tiens, tiens, à peine 1/3. Moi qui croyais que tout le monde, jusqu'à Saint-Élie-de-Caxton, dansait sur la K-pop! Bon, Ok.

Faisons alors un peu de statistique croisée, question de voir ce qu'on peut en tirer d'autres.

Le Québec compte 8 millions d'âmes au pays (selon L'ISQ), alors, on peut estimer qu'environ 2,25 millions de Québécois ont visionné la vidéo virale. (Nota, environ 80% des Québécois utilisent Internet (selon CEFRIO) donc c'est 35% des internautes Québécois qui ont visionné la vidéo virale).

Sachant qu'Internet compte 2,5 milliards d'Internautes (selon IWS), et qu'il y a un milliard de visionnements sur la vidéo de PSY sur YouTube (selon Google), c'est donc, grossièrement, 40% des internautes mondiaux qui ont vu la vidéo.

De ce nombre, donc, 0,2% de ces visionnements seraient dus à mes compatriotes.


Évidemment, ce sont des calculs théoriques:

  • (a) une personne pouvant être compté deux fois par YouTube et 
  • (b) les pays sous-développés, ainsi que les pays techno-ermites, comme la Chine ou l'Iran, sont comptabilisés dans la population d'internautes mondiale, mais n'ont pas (toujours) accès à YouTube pour des raisons de censures ou de bande passante.

Mais ce qui est vraiment étonnant, c'est que la statistique pancanadienne, elle, montre que c'est 43% des Canadiens qui ont visionné cette même vidéo (selon Rogers)

Donc, si on retire les Québécois du lot, c'est presque 1 Canadien sur 2 qui se serait adonné aux joies du visionnement de la vidéo la plus virale de tous les temps. (Ce sont les provinces maritimes qui ont le plus écouté la vidéo, avec 48% --les stats de Rogers sont plus précises et séparent par genre et âge).

Les Canadiens ont été environ deux fois plus «infectés» que les Québécois, soit environ 13 millions, si mes calculs sont bons. Les Canadiens ont plus visionné la vidéo que la moyenne mondiale, et les Québécois moins.

Et selon l'âge, sans surprise, c'est près de 86% de tous les Canadiens âge entre 18 et 26 ans qui ont écouté la vidéo. Les jeunes clairement adorent -- les 55 ans et plus, beaucoup moins avec seulement 19%, pancanadien.

Cette vidéo étant le viral la plus rapide et la plus fulgurante de tous les temps, elle donne une certaine indication de la pénétrabilité virale selon les cultures à travers le monde.

Une certaine tolérance à la musique pop, au kitch/ridicule, à la parodie est nécessaire pour apprécier et partager cette vidéo. La culture anglo-saxonne y serait-elle plus perméable, et la québécoise (francophone?) y carburerait moins?


À l'émission La Sphère de samedi dernier, Matthieu et Catherine se sont vantés en onde de n'avoir jamais vu la vidéo et se sont bien promis de ne pas l'écouter. Je n'en ferais pas une règle générale, mais ça donne une piste de réflexion: est-ce qu'il serait possible que les Québécois soient ainsi immunisés contre ce type de viral par pure méfiance de ce qui est un viral venant d'ailleurs, une distraction puérile, un vain jeu sociale sans pertinence?

À mon avis, Gangnam Style est incompréhensible si on ne voit pas aussi l'écosystème des parodies qu'il a généré. Vouloir visionner à froid la vidéo de PSY génère plus de questions que de plaisir. C'est l'effet qui accompagne la vidéo qui lui donne une aura. Les Québécois n'ont peut-être pas le même sens de l'humour. Ils sont en tout cas résistants à ce virus venu d'ailleurs.

Passons à la statistiques plus sérieuse.

74% des Québécois croit qu'en 2013, plus de gens seront sur le mobile


J'adore ces sondages qui sondent le plus sérieusement du monde des gens pour connaître les tendances de demain. Toutes les questions sont bonnes à poser!

Donc, les 3/4 des Québécois pensent que plus de gens seront connectés à Internet par le mobile.

Je ne crois pas qu'il faille demander à qui que ce soit de penser quoi que ce soit des tendances de connexion de 2013. C'est 100% sûr que davantage de gens seront sur le mobile l'an prochain!

Que monsieur ou madame Tout-le-monde pense pareil ne prouve qu'une chose: que le message des gourous internet, des journalistes technos et des marchants de bidules électroniques s'est bien rendu à leurs oreilles! Comment peuvent-ils autrement connaître ces statistiques?!

Non, la vraie surprise, c'est que 20% ont répondu non. Non, ils ne pensent pas que plus de gens seront connectés à Internet via un mobile. Mais sur quelle planète vivent-ils? Quoi? Le marché des smartphones serait saturé au pays? Non! Au mieux, cette statistique montre que les répondants à cette question sont incompétents -- mais comment peut-il en être autrement, de toute façon?


En fait, la seule façon de comprendre cette statistique, c'est de la voir comme étant une "intention d'achat" d'un smartphone (on projette sur la société ses propres désirs ou ceux de son entourage).

Là, ça devient clair! : seulement 76% des jeunes Canadiens entre 18 et 24 % pensent que plus de gens seront connectés à Internet par le mobile contre 82% chez les 55 ans et plus. Rogers sait maintenant où se trouve son segment le plus prometteur. Un smartphone n'étant pas à la portée de toute les bourses, plus de jeunes prendront leur mal en patience.

Mais quand on remarque la différence entre les provinces, on découvre autre chose. La moyenne canadienne est de 80% contre 74% au Québec. Est-ce qu'on doit comprendre que la vague mobile sera moins présente au Québec qu'ailleurs en 2013?

Le Québec semble, autant du côté mobile que du côté de vidéo, ne pas suivre le même rythme que le reste de la planète techno. Une certaine immunité techno-virale peut-être...

Avez-vous des pistes d'explications?

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Pour plus de statistiques, consultez directement le Powerpoint sur Slideshare.

Gangnam style franchit le cap du milliard de vues

Le cap a été franchi aujourd'hui, juste à temps pour cette fin du monde, celle que l'on fait dire à la prophétie attribuée au calendrier maya, qui est vraisemblablement fausse, puisque j'arrive à poster un billet ici et vous à le lire.

Je vous en avais glissé un mot, quelques jours avant que la vidéo ne dépasse finalement l'ex-king de YouTube (Justin Bieber) et depuis il a continué son ascension vers le record de tous les temps. (Lire mon billet  Gangnam Style: la K-Pop comme mème virulent).



Pour qu’une vidéo devienne virale, il faut que celui qui la regarde « contamine » au moins une autre personne (en bas de 1, « l’épidémie » se résorbe d’elle-même).

Actuellement, de façon purement arithmétique, on peut émettre l'hypothèse que, grosso modo, la moitié des internautes ont vu la vidéo (1 milliard sur 2 milliards d'internautes). J'arrondis grossièrement.

Donc, on peut induire que la moitié "non-infectée" va vouloir connaître ce que l'autre a vu. Et donc que la montée en flèche de Gangnam Style ne s'arrêtera pas en si bon chemin et ira probablement encore plus loin, beaucoup plus loin (mon pari: le 2 milliards en 2013). Une "explosion virale", quoi!


Évidemment, les "vues", ne sont pas des "visiteurs uniques", donc il serait hasardeux de dire que "tous les internautes ont/vont danser sur Gangnam Style".

C'est le souhait candide que je proposais en sous-texte dans mon '"conte de Noël techno", hier dans mon autre blogue, Triplex, sur les serveurs de Radio-Canada.
L’interconnexion d’Internet permet de se retrouver dans la même tribu, le temps d’une vidéo.

Par delà les temps immémoriaux, rappelons-nous que nous étions tous, une fois, dans la même tribu primitive qui s’apprêtait à quitter le continent africain.

Jadis, il y a 80 000 ans, autour du feu, on était réunis tous ensemble pour danser une dernière fois avec les autres membres avant de se séparer et conquérir la Terre.

Avec la mondialisation, nous nous retrouvons de nouveau, tous réunis, et dansons ensemble avec notre tribu enfin retrouvée, après un long, très long voyage…
Mais il sera plus probable que ce soit le premier milliard d'internautes qui souhaitent plutôt revoir la vidéo durant le temps des fêtes pour justement danser!

Si c'est le cas, l'explosion vers le 2 milliards arrivera bien plus vite qu'on le pense!

[vidéo] Comment tirer profit des médias sociaux

Guillaume Brunet nous explique comment les petites entreprises peuvent tirer profit des médias sociaux.

Vidéo de Génération INC.

Plus d'information sur le livreLes médias sociaux en entreprise : les comprendre, les utiliser et en tirer pleinement profit” coécrit par Guillaume Brunet, Marie-Claude Ducas et moi.

Pamphlet en 140 idéogrammes

«Les 140 caractères vont pour l'esprit de la langue anglaise. Pour le français, il faut 160. Ne me colonisez pas :)»

Lancé par Yves Lanthier la semaine dernière sur Twitter, à propos de la contrainte d'espace sur cette plateforme, me fait rappeller que certaines langues sont effectivement avantagées.

J'avais déjà écrit un billet sur le sujet: Twitter en chinois.

Pour un Chinois, tweeter en 140 caractères n'est pas du tout une contrainte.



La traduction :
«La Chine, ici, est géniale, tant que l'on comprend, s'adapte et utilise correctement les règles tacites. Pourvu que vous vous n'en fassiez pas si le système politique est barbare, immature, sans contrepoids et à l'avenir incertain; si vous fermez les yeux sur une primauté du droit non appliquée, l'absence de justice, l'iniquité dans la société, et la disparité des richesses; si vous n'avez pas besoin de liberté d'expression, de liberté de croyance, d'être à l'abri de la pauvreté, ou de la peur; et si vous ne vous souciez pas de l'épuisement des ressources, de l'effondrement de l'environnement, et de la pollution de l'air, de l'eau et des sols. Eh bien, c'est le paradis.»
Tweeter avec des idéogrammes a bien des avantages. Twitter n'est plus un média d'interpellation, mais devient un média pamphlétaire.

Daily d'initiés

The Daily is out. C'est cas de le dire. La dernière édition sera mise en ligne le 15 décembre. Autopsie.



L'expérience journalistique sur la tablette a tourné court. The Daily, du magnat Murdoch, était le premier quotidien exclusivement sur tablette, planche de salut espérée du journalisme.

J'écrivais en mars 2011 sur mon autre blogue, Triplex, que si, sur l’iPad,  «The Daily offre une [bien] meilleure mise en page qu’un site web, il n’a pas démontré sa capacité à intégrer le nouveau mode de consommation de l’information (partage, annotation, commentaires, filtrage social…).»

Le projet n'était pas mauvais au départ. Bien financé, bien staffé, il avait tout pour plaire. Tout? Non, car il lui manquait cette compréhension de la culture du contenu numérique: tout, tout le temps, tout de suite.

Alain Gerlache le résume très bien:
L’erreur de départ, c’était de n’être présent que sur une seule plateforme, la tablette. Or, selon Jeff Sonderman, un expert du Poynter Institute, les utilisateurs de tablettes sont, je cite, des « omnivores numériques ». Ils sont très polyvalents. Leurs médias favoris, ils veulent les consulter sur tous les supports, et passer de l’un à l’autre : les tablettes, mais aussi les téléphones intelligents, les ordinateurs et même le papier.
Publié une fois par jour et non en continu (sauf la section sport), la seule différence avec le papier est qu'il ne tachait pas les doigts.

Dans un journal près de chez nous

Ici à Montréal, les regards se sont tournés vers La Presse.


On sait qu'ils préparent un «plan iPad». Heureusement pour eux, et contrairement à Murdoch, ils partent d'une marque connue. La Presse jouit d'une bonne réputation dans ce bastion francophone en Amérique du Nord

Est-ce suffisant pour passer au tout-numérique? L'expérience du Daily illustre en tout cas qu'il ne faut pas se limiter à une seule plateforme.

La Presse, de grand journal dans un marché étroit (il n'y a que 4 quotidiens à Montréal), deviendra une petite application dans un océan de 1 million d'apps...

Pour rester top of mind, la pertinence doit être au rendez-vous.
«Si vous appelez un journal The Daily, vous devez trouver le moyen d'en faire un média à lire absolument chaque jour, ce qui veut dire un contenu différencié» - Ken Doctor, spécialiste américain des médias, du blog Newsonomics. (propos rapportés par Xavier Ternisien du Monde)
Les causes d'un échec

Il y a probablement plusieurs raisons à l'échec du Daily.


- Coûts trop élevés (base de lecteur trop faible)? Peut-être, mais à 100 000 abonnés, plusieurs journaux s'en seraient très bien contentés.

- Prix au numéro pas assez élevé? 40$ / année était peut-être trop bas, mais la publicité aurait pu combler la différence

- Contenu peu attrayant? L'équipe de rédaction était au contraire de haut niveau. L'angle, alors? Peut-être, Murdoch, c'est NewsCorp, ne l'oublions pas.

- iPad seulement? À la fin, ils étaient aussi sur Android et sur les téléphones mobiles.

- Un ensemble de tout ça? Fort possiblement. The Daily ne doit pas être pris comme l'ultime essai indépassable d'un quotidien sur une tablette. Le contenu a probablement plus fait de tort que le contenant.

La plupart des critiques s'entendent à dire que le manque de moyen pour partager les nouvelles a joué pour beaucoup.

Partager les nouvelles offrent deux avantages.

1- vous connaissez ce que les lecteurs lisent réellement (ou du moins ce qu'ils pensent que leur réseau personnel devrait lire) et il est possible ensuite de répondre mieux à la demande

2- vous permettez à votre marque et vos contenus d'être découverts. Dans un monde de surabondance d'information, la "découvrabilité" est un avantage concurrentiel énorme.

Mais il y a tout de même une chose que personne n'ose dire de front: si Murdoch a lâché The Daily, ce n'est pas qu'il ne faisait pas d'argent (par simple arithmétique, j'arrive à 4M$/an comme revenu pour ce projet), c'est qu'il n'en faisait pas assez.

Les financiers lâchent les journaux parce qu'ils ne font pas assez de cash. Les années de vaches grasses sont derrières eux. L'osmose avec le monde de la publicité ne tient plus.

Un modèle de frugalité est à explorer. Bonjour Le Devoir.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais si j'étais un regroupement de journalistes, je commencerais à regarder de ce côté.

À lire:

What The Daily Got Right From Day One, TechCrunch
Scale, tablets, and what to take away from The Daily’s failure, Nieman's lab

The impossibility of tablet-native journalism, Felix Salmon
3 Theses About The Daily's Demise, The Atlantic
Throwing the bathtub out with the bath water, MacWorld
Why The Daily Failed, And What Rupert Murdoch Should Have Launched Instead, ReadWrite



Mini app pour mini you

Il y a quelques jours, j'ai écrit un billet sur des applications iOS sur mon autre blogue, Triplex. Dans le cadre de ce billet, parce qu'il s'insérait dans une série de billets en vue du temps des fêtes à travers le site de Radio-Canada, je devais proposer des applications gratuites. Quelle déception.

Déception, parce que les applications gratuites ne sont pas les meilleures. Déception aussi parce que j'aurais voulu proposer des applications ludo-éducatives. Et là franchement, les applications gratuites de qualité en ludo-éducatif, il n'en pleut pas. Normal. À ne pas vouloir payer, on n'a que ce qu'on mérite.

Il n'y a que les jeux qui tant soi peu offre une réelle valeur. Pour le reste, on repassera.

De toute façon, il va falloir bien en revenir avec la gratuité en ligne. No money, no candy. Déjà que les applications sont vendues à un prix dérisoire (0.99$ ou 1.99$) que je ne sais même pas comment les programmeurs peuvent faire pour rentrer dans leur argent.

Et d'ailleurs, aurions pu penser un instant faire ce genre de demande pour les livres: voici les 5 livres gratuits à vous procurer?

4 apps pour les petits durant le temps des fêtes

Voici quatre app iOS que Marielle Potvin me suggère. Marielle est une orthopédagogue d'expérience qui privilégie les technologies de l'information et des communications, c'est dire comment j'apprécie ses recommandations! Et je vous les partage, inutile de garder ça pour moi!

Les applications s'adressent aux petits et me semblent une belle façon de montrer comment une tablette peut être autre chose qu'un console de jeux ou un écran vidéo portatif


Antiproblemus veut sauver la terre
Histoire animée, pour iPad, à partir de 7 ans 4.99$

  • Développement du sens critique,
  • Notions d'écologie et de comportement responsable 
  • Lecture et vocabulaire
  • Connaissances générales
  • Vraiment originale!


My story book maker for kids 
Application permettant aux jeunes de créer des livres d'histoire facilement en utilisant le dessin, l'image, la voix et le texte. Possibilité de les partager ensuite. 1.99$


  • Développement de la créativité et des compétences en écriture et en lecture
  • Écrire pour être publié, c'est stimulant! 
  • Possibilité de lire les productions des autres amis



Stella et Sacha – Hop! Dans la neige!
Un conte (quatre chapitres totalisant 10 minutes de narration) mettant en vedette Stella, Sacha et leur chien Fred. On aide le trio à retrouver leur luge enfouie sous la neige, en parcourant trois jeux différents. (2 à 5 ans) 2,99$


  •  Développement du vocabulaire 
  •  Très ludique et remarquablement jolie



Quelle histoire!
Une collection d'applications proposant des activités ludiques visant à mieux connaitre certains personnages historiques comme Napoléon, Jeanne d'Arc, Nelson Mandela, et plusieurs autres. 2.99$ chacune


  • Culture générale
  • Histoire et géographie


De la porosité de la technologie courriel


Tiens, pour mémoire: comment le général Petraeus a été déculotté par la porosité de la technologie courriel?



Le FBI a pu faire un doublé en identifiant des liaisons secrètes entre Mme Broadwell  et le général Petraeus, chef de la CIA, mais aussi entre Mme Kelly et le général Allen. Voici l'histoire de la (nouvelle) saga américaine (pour friands de la chambre à coucher)

 1- Mme Broadwell, maîtresse cachée de Petraeus, et femme jalouse envoyait des courriels de menace à Mme Kelley, aussi copine du général Petraeus.

2- Mme Broadwell, maîtresse du général, le faisait à partir de faux noms sur plusieurs comptes GMail et envoyait les messages à partir de lieux publics ou d’hôtel.

3- Quand Mme Kelley, la victime des courriels de menace, s’est plainte, le FBI a demandé les adresses IP des courriels à Google (derrière Gmail). Google garde 1 an ces adresses IP

4- En recoupant les noms des visiteurs des hôtels d’où émanaient les courriels de menace, un seul nom ressortait: Mme Broadwell, la maîtresse du général.

5- Une fois Mme Broadwell identifiée, le FBI a eu accès à son compte email officiel (merci Google)

6- En fouillant dans tous ses courriels envoyés, Le FBI a aussi découvert que le Général Petraeus et elle avaient un compte Gmail commun où il s’échangeait des messages à travers des brouillons qu’ils ne s’envoyaient pas. Bingo! le pot au rose est découvert!

7- Et tant qu’à y être, le FBI a aussi fouillé la boîte aux lettres  de la plaignante, Mme Kelly, celle qui recevait des menaces par courriel de Mme Broadwell: ils ont découvert alors qu’il y avait pour 30 000 pages de correspondance (!!) entre elle, Mme Kelly et un autre général, le général Allen. Double Bingo!!

Conclusion: n’employez pas un service américain pour échanger vos correspondances amoureuses...

Gangnam Style: la K-Pop comme mème virulent

Il y a une quinzaine de jours, à Rome, des milliers de personnes se sont réuniess dans une flash mob pour danser sur le succès de musique K-Pop de l'heure: Gangnam Style, de Psy, la vidéo la plus rapidement virale de tous les temps (maintenant rendu à 795 millions de visionnements).

[Mise à jour du lendemain
: 24 h plus tard, ce samedi matin 24 nov 2012, la vidéo de Gangnam Style atteint 805 millions de visionnements, c'est à dire 10 millions, oui, 10 millions de visionnement supplémentaires depuis hier, vendredi, quand j'ai écrit ce billet! Elle dépasse celle de Justin Bieber qui était numéro 1 sur Youtube, devant ainsi la vidéo la plus populaire de tous les temps!]

[Mise à jour du lundi 26 nov: vidéo possède 826 millions de vues, c-à-d 30 millions de plus que vendredi matin quand j'ai écrit ce billet. Loin de ralentir, elle continuera encore jusqu'à atteindre un éventuel plateau. La prochain mème "challenger" aura fort à faire pour le déloger...]

[Mise à jour du 7 décembre 2012: 901 719 146 visionnements sur YouTube. 20 millions de plus depuis le moment où j'ai écrit de billet il y a deux semaines. Voilà le candidat pour le premier milliard de visionnements!]]

[Mise à jour du 21 décembre 2012: franchissement du cap du milliard. J'ai fait un petit billet pour l'occasion, en guise de suite à celui-ci]

Vous avez remarqué qu'aux quatre coins de la planète, Gangnam Style a conquis les foules. En 10 semaines quelques déhanchements faits dans le sud de la péninsule coréenne se sont répandus partout dans le monde. Décodage.




Le magazine Times avait décrété la mode du Gangnam Style morte... au début octobre! Encore un signe de la déconnexion avancée d'une certaine élite irritée face à tous les phénomènes émergeant de la base.

La preuve?

Des milliers de jeunes Italiens, les chiffres varient entre 5000 et 30000, se sont retrouvés un samedi après-midi du début novembre dans le coeur de Rome, à la Piazza del Popolo, pour une foule-éclaire au son du tube planétaire «Gangnam Style»:



Gangnam, le mème de la saison des virus

La notion de « mème », avec le développement des réseaux informatiques n'est plus tout à fait quelque chose d'abstrait.

Le mot vient de l'anglais « meme », forgé par Dawkins en 1976 sur le modèle du gène, vient lui-même, dit-on, du mot français « même » et que l'on prononce de la même manière.

Un mème est un phénomène culturel très précis (une idée, un air, une habitude, une nouvelle, un phénomène social, une mode, etc.) qui se réplique et se transmet par imitation d'un individu à l'autre sur le même principe qu'une maladie infectieuse.

J'en avais déjà glissé un mot ici il y a plusieurs années dans une vidéo de Philippe Martin et Christian Aubry:


Martin Lessard de Zéro Seconde par pmartin

Le « réplicateur » culturel

Même si l'approche de la mémétique n'a pas toutes les assises nécessaires pour être encore une science (à commencer par l'identification du « réplicateur » lui-même), il n'empêche pas moins que certains académiciens s'intéressent au phénomène de façon sérieuse.

Susan Blackmore, dans une conférence TED en fait une bonne démonstration:



Elle pousse le concept jusqu'à affirmer que l'humain, justement, est cette machine qui sert de « réplicateur ».

Les mèmes et les gènes ont  utilisé l'humain pour co-évoluer et se reproduire.

«Vous n'êtes pas intelligents, vous êtes infectés!»

Par exemple, la grosseur du cerveau humain serait due à la présence des mèmes qui ont besoin de place pour se stocker.

Pousser à l'extrême, cette hypothèse permet d'affirmer que les conflits religieux ou culturels ne sont que le reflet du combat des mèmes pour coloniser et occuper l'espace restreint du cerveau. Nous serions parasités par des mèmes et tuerions en leurs noms, alors qu'on pense le faire pour nos idées (le résultat est le même, mais dans le premier cas, on peut arriver à stopper le massacre si on comprend que nos idéaux sont en fait des infections virales).

Blackmore pousse plus loin son hypothèse et dit que si les gènes ont mené aux mèmes, les mèmes ont mené à la création des « tèmes ».

Tème, le mème de la technologie

Les «tèmes», c'est une boîte de Pandore qui a été ouverte et où la technologie se reproduit pour elle-même et par elle-même.

Les serveurs de l'infonuagique ne seraient rien d'autre que d'immenses machines à copier des données d'un disque dur à l'autre. Et là, on est même pas encore entré tout à fait dans l'ère de l'internet des objets!!

Que tant d'Italiens se soient réunis pour danser sur une chanson rythmée de la K-Pop actuelle peut ressembler à une énorme infection mémétique.

Gangnam Style est un complexe de mèmes, car la vidéo originale comprenait beaucoup de gestes «imitables» et pourrait expliquer le succès mémétique de sa propagation à vitesse Grand V.

Beaucoup a été dit sur cette vidéo qui a suscité l'un des engouements de parodies sur YouTube les plus frénétiques. Voici une des compilations:



Retour à l'aube

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, coréen d"origine, a rendu hommage à son compatriote en soulignant qu'il n'y avait "pas de langage requis dans le monde musical". "C'est le pouvoir de la musique, le pouvoir du coeur". (source)

Ce mème de Gangnam Style rappelle aussi, à mon sens, le désir inconscient par delà les temps immémoriaux de renouer avec le moment où, dans les premières tribus primitives qui s'apprêtaient à quitter le continent africain, au tour du feu, on était encore réunis avec les autres membres pour danser une dernière fois tous ensemble.

100 000 ans après, avec la mondialisation nous nous retrouvons de nouveau, tous réunis, et dansons ensemble avec notre tribu enfin retrouvée, après un long, très long voyage...

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(MàJ 7 déc 2012) Pour lire sur le même sujet:

Le secret démasqué de Gangnam Style, de Lionel Maurel, sur Owni.fr, qui est moins sur le "démasquage" que l'aspect légal et la non-application du droit de copyright comme outil viral. (Via Pier-Alexis Vial)

Le ridicule, clé de la culture karaoké, d'André Gunthert, toujours intéressant, où il définie le ridicule comme ingrédient de l’appropriabilité, facteur d'un autre rapport à la culture, horizontal, antiautoritaire et ludique, qui s'oppose à celle savante, qui reproduit le modèle religieux du recueillement. (via Josée Plamondon)



Bilan du plan France Numérique 2012

Pour mémoire, puisqu'on parlera du plan numérique québécois dans les prochains jours, je poste ici quelques belles réussites du plan «France Numérique 2012» (PDF) mis en place en 2008.




Ce plan prévoyait 154 actions concrètes, et 80% ont pu être mises en œuvre selon le site officiel du Ministère de l'économie.

Les plus significatives réussites sont :
  • L’accès universel à Internet haut débit, pour moins de 35 euros par mois équipement compris, qui est désormais effectif sur l’ensemble du territoire.
  • Le haut débit et le très haut débit mobile : 95% des Français ont désormais accès à l’Internet mobile haut débit.
  • L’amélioration de la gouvernance de l’économie numérique, avec la création du Conseil National du Numérique

Le prochain plan numérique vise 2020 comme échéance et touchera ces points:
  • La fracture numérique -- surtout les personnes connaissant des difficultés sociales, un handicap, ou des territoires enclavés ;
  • Protection des données personnelles et de la vie privée ;
  • Neutralité d’internet ;
  • Cloud computing ;
  • Amélioration de de l'écosystème du numérique, pour stimuler les initiatives, soutenir l’innovation, et accompagner les entrepreneurs.

Les quatre priorités stratégiques pour 2020
  • Permettre à tous les Français d’accéder aux réseaux et aux services numériques ;
  • Développer la production et l’offre de contenus numériques ;
  • accroître et diversifier les usages et les services numériques dans les entreprises, les administrations, et chez les particuliers ;
  • Moderniser la gouvernance de l’économie numérique.

Les 6 demandes du plan numérique pour le Québec


Enfin, c'est lancé! Voici une amorce d'un plan numérique pour le Québec d'aujourd'hui!

Envoyé sous forme d'une lettre d'opinion aux 4 dirigeants de parti, Mme Pauline Marois, M. Jean-Marc Fournier, M. François Legault et Mme Françoise David et aux journalistes, et écrite par  Mario Asselin, René Barsalo, Michelle Blanc, Cyrille BéraudSylvain Carle, Michel Cartier, Monique Chartrand, Michel ChioiniJean-François Gauthier, Vincent Gautrais, Hervé Fisher, Claude Malaison et Monique Savoie.

Les  13 «étonnés» dénoncent du Québec d'aujourd'hui : un grand retard  et une inaction du gouvernement Québécois sur le plan numérique. Ils formulent 6 demandes. Attendez-vous à plus de détails éventuellement, mais pour l'heure, il est temps de faire le premier pas...

Nos six demandes

• Créer une Agence du numérique qui relèverait de l’Assemblée nationale (comme la Société Hydro-Québec qui a pour mission de gérer toutes les questions énergétiques). Cette agence relèverait du Parlement et devrait transcender les partis politiques et le pouvoir exécutif.

• Co-construire un Plan numérique avec l'ensemble des acteurs et la population de toutes les régions du Québec, capable de développer à la fois l’économie, la culture et les savoirs, dans notre société qui doit s’adapter, comme toutes les autres, au XXIe siècle.

• Créer un Conseil national du numérique qui serait formé des représentants reconnus de l'ensemble des secteurs d'activités et de la société civile. Il serait obligatoirement consulté par le Parlement et les ministères pour toutes questions concernant le développement du numérique sur le territoire québécois. Nous pensons au modèle du Conseil supérieur de l'éducation à l'intérieur de la Loi sur l'instruction publique...

• Créer un forum de participation citoyenne indépendant du gouvernement, soutenu par celui-ci et une fondation par exemple, avec une gouvernance assurant sa neutralité. Un modèle inspirant : NESTA en Angleterre ou http://www.worldwatch.org/

• Investir prioritairement dans le savoir, et non dans l’avoir, c’est-à-dire principalement dans les transferts et la mutualisation des connaissances.

• Investir aussi dans le déploiement de réseaux à très haute vitesse (100 Mb symétrique et plus) et gérer selon les règles "OpenAccess" afin de rendre nos infrastructures interopérables, ouvertes et performantes pour communiquer entre nous et avec l'ensemble des pays avec qui nous entretenons des relations politiques, sociales et économiques.
On digère et on en reparle la semaine prochaine, un point de presse est prévu par ces 13 "étonnés" jeudi!

(Mise à jour: juste pour mettre un peu plus de contexte, voici un billet de 2010 à propos du même sujet. Ça ne date pas d'hier)

Twitter en temps de guerre


Jeudi j'ai écrit sur mon autre blogue, qu'on pourrait s’attendre normalement à ce que des opérations militaires soient lancées dans le plus grand secret, mais que ce ne semble plus être le cas avec le Tsahal et son opération #PillierDeDéfense.

La logique de la propagande semble plutôt aller très bien avec la « transparence » du «web 2.0»

L’armée israélienne avait invité les gens, dans leur communiqué de presse au tout début de l'offensive,  de suivre  « à la source »  le déroulement des opérations et on n'est pas déçu: leur compte Twitter et Facebook était mis à jour avec les derniers développements et indiquant même qui était la cible visée (Ahmed Jabari pour ne pas le nommer).

Comble de transparence, le gestionnaire de communauté a mis sur YouTube une courte vidéo de 10 secondes (elle a été retiré depuis) où on voit la voiture du chef de la branche militaire du Hamas littéralement exploser sous nos yeux.




Je dis "gestionnaire de communauté", mais je me demande si le terme dans dans ce contexte ne cache pas plutôt un "relationniste de presse" ou même un "agent de propagande". Les cyniques diront qu'il n'y a pas de différence.

En temps de guerre, Twitter ou pas, la vérité est toujours la première victime...

N'empêche. Du côté palestinien, ils ont a réagi rapidement en créant un mot-clic #GazaUnderAttack  et Israël ensuite réagi en créant un autre mot clic #IsraelUnderFire pour lister toutes les roquets que le Hamas leur envoi sur la tronche.

Twitter offre une puissante façon de vivre le conflit en direct. Les deux côtés comptent sur le fait que, dans le feu de l’action, les gens vont s’indigner et prendre leur parti.


La pompe à propagande est amorcée, car il n’y aucun moyen de savoir si les faits de parts et d'autres sont réellement dus aux attaques récentes ou non...

C’est une réelle guerre de l’opinion publique se joue dans ces échanges par médias sociaux interposés. Maintenant, les acteurs militaires eux-mêmes sont conscients d’utiliser les médias sociaux comme arme de communication massive!

Il y a sur le web, des gens qui suivent ces "scoops", qui se tiennent informé «à la source même». Les belligérants s'adressent à eux. On ne peut juste qu'espérer qu'ils soient assez éduqués pour faire la différence entre une vraie information et de la propagande...

Twitter, dans ce cas, n'est qu'un simple tuyau. Mais être en ligne en premier permet de répondre et d’orienter les discussions, car on peut introduire le « bon vocabulaire » (qui est un terroriste, qui est une victime) et on peut pointer vers des documents de références.

Et vous qu'en pensez-vous? Est-ce que la guerre via les médias sociaux peut aboutir à quelque chose? Est-ce que les gens liront vraiment ce qui est diffusé ou se cantonneront-ils dans leur position? Être le premier à live-tweeter une attaque que l'on commet change-t-il quelque chose?

Plus d'info: La guerre par médias sociaux interposés sur Triplex

Au salon du livre de Montréal

Venez nous voir au kiosque du distributeur Dimedia (no 433) ce soir (vendredi 16 novembre) de 19 h 30 à 20 h 30 (Marie-Claude y sera avec Guillaume), ou dimanche le 18 novembre de 13 h à 14 h (nous y serons tous les trois).

Guillaume a compilé les liens de tout ce qui a été dit sur le livre jusqu'à maintenant et Marie-Claude l'a mis en forme sur son site :


À quelle question, votre entreprise est-elle la réponse?

La soirée de lancement s'est réellement bien passée, j'en reçois encore beaucoup d'échos. Je lève mon chapeau aux organisateurs, Infopresse.

Je vous partage le petit mot que j'ai dit sur le podium durant la soirée. Ce mot à moi, mot de la fin des quelques petits discours de la soirée, est simple: c'est «pertinence»

J'ai fait ce livre, car je croyais qu'il était pertinent de le faire. Quand Guillaume m'a demandé de participer à la rédaction du livre, avec Marie-Claude, j'avais demandé l'assurance que ce ne soit pas "juste un livre de plus".  On était tous sur la même longueur d'onde.

Ce qui circule dans les médias sociaux doit être pertinent, sinon cela ne circule pas.

Quand on comprend ça, et qu'on comprend que sur les réseaux sociaux les gens sont demandeurs de contenu pertinents, des contenus qui répondent à leurs questions... Alors on comprend que ce sont les réponses aux questions qui circulent.

Si on veut faire affaire dans les médias sociaux, il faut se demander «ma compagnie, mes produits, mes services, à quelle question répondent-ils»?

Nous on sait que notre livre réponds à ce besoin de comprendre les médias sociaux pour les entreprises.

Photo: Infopresse

400 personnes au lancement du livre Les médias sociaux en entreprise

Lancement de livre et atterrissage en douceur. C'est l'aboutissement de plusieurs mois de travail qui a culminé hier soir avec le lancement du livre Les médias sociaux en entreprise que j'ai co-écrit avec Guillaume Brunet et Marie-Claude Ducas aux éditions Infopresse.


Avec un travail sur les médias sociaux en amonts par les auteurs et un travail sur le terrain par l'éditeur, cette soirée a été un succès. Il m'aurait fallu bien plus de temps pour rencontrer et parler à tout le monde.



Merci de votre présence. Si vous avez des questions, utilisez le mot-clic #msee sur Twitter.

Le livre se trouve maintenant disponible en librairie et en ligne (Amazon.ca, Archambault.ca, Renaud-Bray)

Flash forward: Enregistrer les compétences tactiles?

Mes billets «Flash Forward» : brèves du futur immédiat. Aujourd'hui un robot calligraphe,  demain la numérisation des compétences.



La calligraphie chinoise et japonaise est un art. La reproduction des idéogrammes au pinceau demande beaucoup d’intuition et de pratique pour arriver à les faire correctement. 

Le type de pression du pinceau, le mouvement du bras et du poignet et l’ordre dans lequel sont créés les traits qui forment un caractère chinois sont durs à maîtriser.

Seuls de grands maîtres arrivent à bien manier le pinceau pour reproduire les idéogrammes.

Encoder les compétences

Une université japonaise a fabriqué un robot à qui on peut enseigner les mouvements exacts pour faire de la calligraphie et il peut les reproduire à l’infini.

Le robot capture non seulement le mouvement, mais aussi la pression et les subtilités du maniement du pinceau. Le robot reprend le pinceau et arrive à faire exactement les mêmes traits que l’original.

Voir la vidéo ci-dessous:



L’intérêt, à mon avis, avec cette nouvelle technologie, c'est de permet de capturer le doigté de l’artiste et de le reproduire. C’est une façon nouvelle de créer une banque d’expertise qui serait consultable et reproductible à l’infini...

On serait en mesure de conserver des compétences tactiles sur un disque dur et d’y accéder à volonté. Par réseau même. Ce ne sont plus juste des photocopies ou des reproductions d'oeuvre, mais la copie carbone de l'oeuvre elle-même.

Exemple: je pourrais reproduire des affiches artistiques pour un show local en chinois à partir de compétences enregistrées à Shanghai. L'artisan local, tout en travaillant dans cette ville, pourrait alors offrir ses services au niveau global.
En conclusion:

Une certaine compétence manuelle serait donc possiblement en voie d'être numérisable et transférable.

Une fois la calligraphie maîtrisée, rien n'empêche que d'autres gestes (médicale, technique, etc.) soient enregistrés et restitués de la sorte.

Quel bouleversement pensez-vous que cela fera?

Les médias sociaux en entreprise

Je vous invite au lancement de mon livre “Les médias sociaux en entreprise” que j'ai co-écrit avec Marie-Claude Ducas et Guillaume BrunetDépêchez-vous de vous inscrire pour participer à cet évènement (c'est gratuit)!



Quand : mercredi 24 octobre prochain dès 17h30 chez Infopresse, l'éditeur, dans leur nouvelle salle d'événement (rez-de-chaussée) 4310, boulevard Saint-Laurent, Montréal (Québec).

INSCRIVEZ-VOUS ICI EN CLIQUANT

Au plaisir de vous y voir!


Table des matières (152 pages)


TABLE DES MATIÈRES DU LIVRE 

AVANT-PROPOS : Comprendre, puis agir

PREMIÈRE PARTIE : Comprendre. Se questionner. Écouter.

INTRODUCTION : Les médias sociaux ne sont pas un but en eux-mêmes

1. COMPRENDRE : Que sont au juste les médias sociaux?

2. SE QUESTIONNER : Ce que les médias sociaux viennent transformer

3. ÉCOUTER : Qu’avez-vous à apprendre sur les médias sociaux?

INTERMÈDE : Faites rayonner votre expertise

DEUXIÈME PARTIE : Agir. Entretenir. Évaluer.

4. AGIR : Se lancer avec succès sur les médias sociaux
5. ENTRETENIR : Gérer sa communauté et poursuivre les conversations
6. ÉVALUER : Mesurer l’efficacité de ses actions
CONCLUSION : Le défi de la pertinence



À propos du contenu du livre

Ce livre s’adresse aux dirigeants de petites entreprises ou de grandes organisations, ainsi qu’à tous leurs gestionnaires ou employés qui auront à être présents en ligne. Le but premier du livre est de permettre à ses lecteurs de bien comprendre et maîtriser cette nouvelle réalité. Le sous-titre («les comprendre, les utiliser, en tirer profit») correspond à nos trois envies, complémentaires, d'expliquer à quoi servent les médias sociaux.

Guillaume, par son curriculum en agence, cherche à expliquer comment en tirer profit, Marie-Claude, qui cherchait au début à augmenter ses compétences dans le domaine, veut expliquer comment les utiliser, et moi je cherche, comme toujours, à faire comprendre le phénomène. Le tout donne une bonne introduction au phénomène des médias sociaux en entreprise.

S'il y a une chose à retenir, c'est que les médias sociaux ne sont pas un but en soi. C'est un outil, comme un autre, au service de vos objectifs d'affaires. Le livre explique les diverses façons qu'ils peuvent se greffer à vos objectifs. Mais si on y cherche un bouton automatique «Rendez-moi célèbre» ou «Convertir vidéo en viral» ou «Vendez mes produits sans effort», mieux vaut reviser vos attentes.

Là où on doit porter une grande attention, même si on peut penser ne pas vouloir / pas pouvoir s'impliquer à fond dans les médias sociaux, c'est de comprendre que, de toute façon, les médias sociaux risquent, quand même, d'avoir un impact sur votre compagnie, vos employés ou même l'environnement concurrentiel de votre industrie.

Notre livre propose de comprendre «pourquoi écouter» (et en premier lieu, pourquoi, pour certains, écouter peut être une révolution) et les façons de «faire rayonner son expertise» (en abandonnant notamment le «langage marketing»).

On doit voir les médias sociaux comme un endroit peuplé de gens à la recherche de réponses à leurs questions, des gens qu’on pourrait surnommer des « demandeurs de connaissances ». Qui répond à leur demande ? Les compagnies deviennent, si on peut dire, des « fournisseurs de connaissances ».

Alors, vous, votre entreprise, vous êtes la réponse à quelle question?



À propos de la genèse du livre

Nous avons commencé à écrire le livre en juin 2011 et nous l'avons terminé au printemps dernier. Avec la mise en page, la correction, la vérification, nous voilà à l'automne 2012, enfin, sur papier.

Écrire un livre est processus bien différent de bloguer. Quand nous avions commencé, G+ n'était pas sorti. On se demandait comment intégrer la nouvelle plateforme de Google. Puis à la fin, neuf mois plus tard, la plateforme qui avait été promu à avenir radieux n'avait pas tout à fait décollé encore, comme on aurait pu s'attendre. Entre temps, Pinterest, cette nouvelle coqueluche, était sur toutes les lèvres. Le domaine des médias sociaux change si soudainement et toujours sans prévenir.

Quand on blogue sur les nouvelles technologies, on fait une suite d'instantanées. On a beaucoup moins le souci de la continuité. Un livre est plutôt construit dans la longueur. Il doit survivre à son sujet. Nous croyons qu'après une décennie de croissance exponentielle, les médias sociaux sont arrivés à une étape de consolidation et de début de maturité.

Sur la base des formations en médias sociaux que donne Guillaume Brunet, Marie-Claude Ducas a mis en mot sa structure en 6 étapes, structure qui me semble la meilleure façon de se faire introduire au phénomène: les entreprises pourront de se faire ainsi une idée claire du potentiel des médias sociaux.

Mais il serait difficile de voir où s'arrête et où commence la contribution de l'un de l'autre des auteurs de ce livre. En gros, c'est Marie-Claude qui a porté sur ces épaules une grande part de la rédaction. Ma contribution au livre se situe surtout au niveau de trois chapitres (introduction, l'intermède et la conclusion). Il serait dur maintenant de savoir quel contenu vient de qui, tant nos idées se sont mélangées. Mais en gros, la trame vient de Guillaume, les mots de Marie-Claude, et certaines réflexions («plus philosophiques», pour reprendre l'expression des deux autres auteurs) sont de moi (exemple: le «défi de la pertinence», le «rayonnement de l'expertise», le «filtrage social»...).

On a eu maintes discussions sur le degré de précisions et des détails qu'il fallait garder. Nous avons été assez prudents pour ne prendre que des exemples qui vont, on l'espère, traverser le temps.

Ce livre se veut concret sans être un livre de recettes. Il n'est pas un livre d'opinion ou d'humeur du moment, mais bien un tour guidé où on prend par la main le lecteur pour donner une idée du chemin idéal à prendre pour visiter le continent des réseaux sociaux dans une perspective d'affaires.


MISES À JOUR:
Sites qui parlent de notre livre:
Les Affaires, Olivier Schmouker De quelle question êtes-vous la réponse?

Abdiquer «l’intelligence» aux robots?

Combien d’humiliation subirons-nous avant d’abdiquer «l’intelligence» aux robots?

Depuis plusieurs années déjà que se prépare cette sortie. On parle soudainement davantage d’intelligence «émotionnelle», «interpersonnelle», «musicale-rythmique» et même «corporelle-kinesthésique» depuis quelques années...

On diversifie les définitions. Question d'être sûr de ne pas inclure les robots et leur «intelligence artificielle»...

Jouer aux échecs, une intelligente logico-mathématique, est passé aux mains des robots quand, il y a plus de 10 ans, Kasparov a perdu contre Deep Blue.

Les questions de connaissances générales ne sont plus l’apanage des «gens intelligents» depuis que Watson a battu les meilleurs joueurs de Jeopardy.

Ces deuils successifs, principalement du côté déductif, associatif et procédural devant la toute-puissance cybernétique, nous poussent inévitablement à nous redéfinir et à identifier correctement ce qui constitue le génie humain.

Car, côté «intelligence», il faut le reconnaître, nous sommes en train d’externaliser à la technologie, un à un, chaque trait de ce qui faisait auparavant notre fierté.

Définition à l'ère technologique

On doit donc se retrouver à redéfinir ce qu'est l'humain

Une piste consiste à essayer d'intégrer la machine : Hubert Guillaud posait cet été cette question: sommes-nous autonomes? et où on se demande si nous ne sommes pas des machines humaines.

L'autre piste est de refuser l'anthropocentrisme : ce que la nouvelle et prometteuse branche philosophique dite du réalisme spéculatif pose comme question tel que formulé récemment par Tristan Garcia: qu'est-ce qu'un objet? et où on se demande si nous ne sommes pas tous des objets.

Je m'en tiendrai aujourd'hui uniquement à la position du repli: ce qui se passe quand on se retire de certaines activités humaines précédemment vues comme une marque (naïve?) d'intelligence.

La stratégie de la terre brûlée

Suite à mon billet sur Triplex sur le sujet sur le robot LEGO qui résout des cubes Rubik en 5 secondes, quelques commentaires critiques, mais pertinents, m'encouragent à persister à penser que nous sommes devant une stratégie très humaine, ou du moins populaire (folk), de la terre brûlée.

Devant l'avancée de «l'intelligence» des robots, on (re)définit sans cesse l'intelligence --ou plutôt on le (re)précise-- pour éviter qu'il puisse être une qualité que possède aussi les robots.

Combien de temps avant qu'un test de Turing entourant des questions sur la poésie nous force à redéfinir les réponses d'un éventuel futur «robot poétique» comme ne faisant pas partie de ce qu'on appelle «comprendre vraiment ce qu'est la poésie»?

Je ne crois pas qu'il s'agisse ici de paranoïa, mais de sémantique (nous ne sommes pas des robots, ils ne sont pas intelligent). L'emploi de la bonne définition de ce qu'est l'intelligence n'est pas très rigoureux dans la population (ni de ma part --en fait de personne qui n'étudie pas dans ce domaine--)

Mais année après année, d'avancées «cybernétique» en prouesses «d'intelligence artificielle», on décale la frontière de ce qui nous fait paraître «intelligent» pour ne pas inclure les robots. Moi le premier.

Mais on serait mal placé d'affirmer que les robots auront toujours «l'intelligence qu'on leur donnera». Les recherches en cours sont justement du côté d'un «apprentissage autonome» où les réponses du «robot» ne seront plus programmées, mais induites par son interaction avec l'environnement et de ce qu'il en a appris...

Regardez cette petite vidéo du journal Le Point ici sur l'iCub, un robot «qui apprend».



Je constate juste qu'à chaque fois que la cybernétique fait des avancées, on décale la définition de ce qui définit (naïvement?) «l'intelligence humaine» hors de la sphère de «l'intelligence» tout court.

On finit par définir notre essence du côté des «émotions» et de la «créativité». Je ne contredirai personne sur ce point.

Je répète ma question: combien d'humiliation devant la «cybernétique triomphante» subirons-nous avant d'abdiquer «l'intelligence» aux robots?

À lire sur Zéro Seconde sur le même sujet

Watson 1er : sur cette nouvelle vexation que nous fait subir IBM en 2011
Watson, l'intelligence augmentée: où on ne considéra plus jamais la connaissance générale comme un signe d'intelligence.

Intelligence artificielle et semiosis humaine: une réflexion préliminaire pour tenter de comprendre pourquoi il ne sera pas possible d'admettre que les robots sont «intelligents».
Intelligence artificielle et semiosis humaine 2: la suite de ma première réflexion pour tenter d'insérer l'intelligence discursive comme distinction fondamentale de l'intelligence humaine.
Gödel et le web sémantique: suite et fin de la réflexion où je fais intervenir Gödel et sa théorie de l'incomplétude pour tenter, encore une fois, d'exclure les robots du champs de l'intelligence. Mon acharnement m'a conduit, des années plus tard, à plutôt penser que nous appliquons surtout la stratégie de la terre brûlée...

Image du centre: tableau de JM Basquiat

Faire-part de baptême de l'aérospatiale civile

Si la météo le permet,  le projet «Red Bull Stratos» suivra bien son cours, et cet homme fera un saut de 37 kilomètres, à la frontière de l'espace et de la Terre, dimanche.

Felix Baumgartner (43 ans) tentera de monter à 37 km dans les airs grâce à un ballon à l'hélium. Il sera dans une cabine pressurisée. Il portera une combinaison spatiale. Et de là, il sautera.

Préparé de longue date, avec une équipe de plusieurs personnes, sous le parrainage de Red Bull, cette boisson accro aux émotions fortes, Baumgarner tentera de battre au moins 2 records:

- le record du saut le plus haut,
- être le premier humain à franchir le mur du son (1 236 km/h)

Le dernier record est détenu par Joe Kittinger qui en 1960 (!) a sauté de son ballon à une hauteur de 31 km (!!). Quant au mur du son, nul de sait encore quel effet cela peut faire sur une personne en chute libre...

En direct de l'espace à la Terre en 20 minutes !!

Baumgartner a effectué déjà deux sauts de préparation: à 20 km et à 29 km. Il s'agit maintenant d'attendre les conditions idéales pour s'envoler (pas ou presque pas de vent, au sol et en attitude). Ce qui semble être le cas maintenant!

Le compte à rebours se trouve ici sur le site officiel.

On peut l'écouter en direct sur le lien ici: LIVE


35 caméras vont filmer et diffuser live sur Youtube sa sortie de la capsule et son plongeon.

Sa combinaison est entièrement pressurisée (et supporte des températures de 37c à -67c). La visière a son propre circuit de réchauffement pour empêcher la buée.

Et il y a aura des microphones à l'intérieur pour entendre Baumgartner.

En direct sur Internet, sur Youtube plus précisément, vous êtes invités à voir ce que je me permets d'appeler le faire part de baptême de l'aérospatiale civile.

Cliquer ici pour une animation en guide de "bande annonce" ou regardez cette petite vidéo montrant ses précédents sauts:


Faire-part de baptême de l'aérospatiale civile

Je ne parle pas de sa naissance, ni le faire-part de sa naissance, seulement du faire-part de baptême. L'union entre l'aérospatiale et le civil est déjà bien consommée et des rejetons sont déjà sortis de cette union.

Je crois qu'avec le projet Red Bull Stratos, cette semaine, on vous invite de la façon la plus spectaculaire (certains diront debordienne)  à assister à une sorte de baptême, un rites de passage. La guerre froide a donné la Lune. Notre époque au tout-à-l'économie nous donne «Red Bull Stratos». Chacun son époque...

L'aérospatiale civile (commerciale) est bien en selle, même si encore balbutiant, et comme à dépasser la simple mise en orbite de petits satellites. Avec Red Bull Stratos, c'est bien une façon spectaculaire de fêter le passage à cette nouvelle étape de l'exploration aérospatiale post-étatique.

Sous un vernis scientifique, cette commandite montre à quel point les cieux ne sont plus l'apanage des nations bien organisées.

Outre le fascinant spectacle, Red Bull a permis avec son projet le développement de certains outils à l'exploration de l'espace
  • la prochaine génération de combinaison spatiale sera plus résistante, plus maniable
  • des protocoles de sécurité en très haute altitude sont testés en vue du tourisme spatial (il faut prévoir un éventuel problème qui forcerait l'évacuation en très haute altitude).
Un premier exploit du civil est celui du Space X qui a réussi l'envoi d'un cargo (Dragon) à la station spatiale internationale aujourd'hui.

Les visées des commerciaux ne sont pas aussi modestes que le cargo Dragon. La compagnie Planetary Resources cherche carrément à exploiter les minerais dans les astéroïdes environnants et les ramener sur terre.

Ce n'est pas juste Baumgartner qui va faire Boum en traversant le mur du son, je crois bien que l'Humanité entière va traverser demain une frontière qui rendra caduque l'expression «The sky is the limit»